"On veut me refaire le coup de Fillon": Zemmour invoque l'ex-candidat pour dénoncer "une justice instrumentalisée"

Le candidat d'extrême droite à la présidentielle Eric Zemmour, le 14 janvier 2022 à Honnecourt-sur-Escaut, dans le Nord - Bertrand GUAY © 2019 AFP
Le candidat d'extrême droite à la présidentielle Eric Zemmour, le 14 janvier 2022 à Honnecourt-sur-Escaut, dans le Nord - Bertrand GUAY © 2019 AFP

S'appuyer sur les turpitudes de François Fillon en 2017 pour les assimiler ses propres difficultés. Après une semaine judiciaire chargée, Éric Zemmour fait le lien entre sa propre situation et celle de l'ancien Premier ministre, mis en cause pendant la précédente campagne présidentielle pour des soupçons d'emploi fictif concernant son épouse.

"Tout cela est cousu de fil blanc: on veut me refaire le coup de François Fillon, voler l'élection aux Français et utiliser la justice pour ostraciser l'un des principaux candidats à l'élection présidentielle", a ainsi estimé le polémiste ce vendredi à Nice-Matin. "On voit bien que la justice est instrumentalisée", a-t-il encore avancé.

Entre rejet de demande de renvoi et condamnation

Par ses propos, le candidat regrette la décision ce jeudi de la Cour d'appel rejettant la demande de renvoi du procès concernant des propos qu'il a tenu en 2019. Il avait affirmé sur le plateau de CNews que le Maréchal Pétain était "le sauveur" des Juifs français.

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Lundi dernier, l'ancien éditorialiste du Figaro a également été condamné pour provocation à la haine concernant ses propos sur les mineurs isolés à un amende de 10.000 euros. Il a indiqué faire appel par l'intermédiaire de son avocat Olivier Pardo.

"Ils vont t'attaquer de toutes parts", aurait dit François Fillon

C'est dans ce contexte que le patron de Reconquête affirme avoir reçu un appel de François Fillon qui l'aurait exhorté à tenir bon.

"Ils vont t'attaquer de toutes parts, ils vont te faire ce qu'ils m'ont fait", lui aurait dit l'ancien locataire de Matignon, d'après une information de L'Express, confirmée par BFMTV.

L'ex-Premier ministre, depuis condamné par la justice en première instance dans le cadre de l'affaire Pénélope Fillon, ne confirme toutefois pas cet échange.

La même méthode après ses propos sur les enfants handicapés

Déjà en difficulté la semaine dernière pour avoir tenu des propos polémiques sur la scolarisation des enfants en situation de handicap, le polémiste a usé de la même méthode. Il a fait savoir par Twitter qu'il avait eu une "visio passionnante avec Marie-Anne Montchamp", l'ancienne secrétaire d'État chargée des personnes handicapés.

Problème: l'ancienne ministre de Jean-Pierre Raffarin dément. Elle a certes bien échangé avec Eric Zemmour mais estime que le polémiste "détourne et extrapole" ses propos, d'après une information de BFMTV.

Ne pas servir de caution

La même technique a été utilisée avec Sophie Cluzel, l'actuelle secrétaire d'État en charge de ce sujet. Sarah Knafo, la directrice de campagne du candidat, s'est fendue d'un SMS auprès d'elle, comme le rapporte L'Express.

"Entre intelligences engagées, nous devrions pouvoir arriver à discuter ensemble et lever ce malentendu", lui écrit celle qui est aussi la compagne d'Eric Zemmour. Fin de non-recevoir de la part de l'équipe ministérielle qui refuse de servir de caution.

Le polémiste connaît un fort creux dans les intentions de vote depuis plusieurs semaines. Dans le dernier sondage Elabe pour BFMTV et L'Express, il est crédité de 12% des voix, derrière Emmanuel Macron, Marine Le Pen et Valérie Pécresse.

Article original publié sur BFMTV.com