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"Elle veut laver son honneur": comment Nassifatou Diallo est sortie du silence 9 ans après l'affaire DSK

Nafissatou Diallo le 12 décembre 2012 à New York. - Emmanuel Dunand - AFP
Nafissatou Diallo le 12 décembre 2012 à New York. - Emmanuel Dunand - AFP

"Elle veut laver son honneur." Interrogé sur BFMTV ce jeudi, Olivier O'Mahony, le journaliste de Paris Match auteur de l'interview de Nafissatou Diallo, la femme de chambre du Sofitel de New York qui avait accusé Dominique Strauss-Kahn, l'ex-patron du FMI, d'agression sexuelle, de tentative de viol et de séquestration, est revenu sur les circonstances de cet entretien exclusif.

Alors que Nafissatou Diallo n'était plus apparue en public depuis la fin du procès en 2012, Olivier O'Mahony reçoit "une confidence" en marge du procès de Harvey Weinstein début 2020, qui lui permet de retrouver sa trace.

"Lors de la première audience, l'avocate de l'une des plaignantes m'a appris qu'elle était en train d'écrire un livre et qu'elle avait l'intention de s'exprimer", explique Olivier O'Mahony. "Elle m'a conseillé de contacter le pasteur Bernard, qui l'a aidé et protégé tout au long du scandale. C'est lui qui a organisé cette rencontre."

"Comprendre comment elle a vécu ce scandale"

"Mon but n'était pas de rouvrir un procès mais de comprendre qui elle est et comment elle a vécu ce scandale", poursuit-il.

"Elle a lu et entendu beaucoup d'horreurs sur elle. Elle avait été traitée de menteuse par certaines personnes qui affirmaient qu'elle avait utilisé Dominique Strauss-Khan pour gagner de l'argent", raconte le journaliste. "Elle voulait raconter sa part de vérité, qu'on sache qui elle est."

"Je pensais qu'elle était liée à un accord de confidentialité mais elle assure que non. Il faut dire qu'à l'époque où l'accord avec Dominique Strauss-Khan a été signé, elle n'avait aucune envie d'écrire un livre. A l'inverse, elle voulait à tout prix tourner la page", précise t-il.

Un premier rendez-vous manqué

Au premier rendez-vous, organisé durant l'été au Christian Cultural Center, paroisse de Brooklyn, Nafissatou Diallo ne vient pas. "Elle a oublié", plaidera-t-elle. Il faudra attendre le lendemain. S'en suivra une longue interview de près d'une heure et demie. "C'est une femme brisée. Elle pleurait. On sent qu'il y a des choses qu'elle n'a pas accepté", témoigne-t-il.

Article original publié sur BFMTV.com