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"On veut ceux qui bossent, pas ceux qui rapinent" : Gérald Darmanin défend le projet de loi immigration

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, le 24 novembre 2022, à Paris - Christophe ARCHAMBAULT © 2019 AFP
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, le 24 novembre 2022, à Paris - Christophe ARCHAMBAULT © 2019 AFP

Le gouvernement dévoile les contours de son projet de loi. Sur franceinfo ce mardi, le ministre de l'Intérieur a défendu un texte pour "mieux intégrer" ceux qui travaillent et s'intègrent et "mieux expulser" les autres.

L’exécutif va présenter ce mardi les grandes lignes de son projet de loi sur l'immigration. Élisabeth Borne doit prononcer vers 17 heures un discours sur la politique migratoire de la France puis le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et celui du Travail Olivier Dussopt se succéderont pour défendre ce texte qui doit être officiellement présenté début 2023.

Invité de franceinfo ce mardi matin, Gérald Darmanin a détaillé la partie du projet de loi sur la création d'un titre de séjour pour les travailleurs sans papiers dans les "métiers en tension", qui manquent de main d'oeuvre. Il se défend notamment de proposer un texte qui entraînerait une "régularisation massive".

"Mieux intégrer et mieux expulser"

Ce texte vise à "mieux intégrer ceux qui veulent s'intégrer à la République" car "ils font partie de la richesse de la patrie". "On ne les intègre pas assez bien", a résumé le ministre de l'Intérieur. À l'inverse, le gouvernement entend "expulser ceux qui ne respectent pas notre droit", a précise Gérald Darmanin.

Des conditions d'attribution soumises à la négociation parlementaire

Le projet de loi prévoit ainsi de fournir des titres de séjour aux personnes sans papiers qui travaillent dans des métiers "en tension". Il s'agit notamment des secteurs de la restauration, du bâtiment ou encore de l'agriculture.

"La question est de savoir si on continue à être hypocrites et inhumains ou si on fait comme si tout cela n’existait pas", a lancé Gérald Darmanin au micro de franceinfo.

En France, beaucoup d'étrangers travaillent effectivement "au noir" ou sous des noms d'emprunt, en payant ainsi des impôts mais sans bénéficier de la sécurité sociale.

Les critères d'attribution de ces titres de séjour seront débattus à l'Assemblée nationale. Il s'agit ainsi de définir quels sont les métiers en tension, combien d'ancienneté sur le sol national est nécessaire ou encore s'il faut fixer un quota de personnes à régulariser chaque année. "Le texte ne le prévoit pas mais nous sommes ouverts au débat parlementaire", a affirmé Gérald Darmanin.

Maîtrise de la langue française

Le projet de loi prévoit des titres de séjour d'un an, une durée qui ne permet pas le regroupement familial (18 mois). "Ils seront renouvelables mais sous condition", a indiqué Gérald Darmanin.

Le ministre de l'Intérieur précise qu'il faudra que le métier soit toujours en tension, que la personne n'ai pas de casier judiciaire et également qu'elle passe un examen de maîtrise de la langue française, preuve, selon lui, d'une volonté d'intégration. "Ils seront intégrés s'ils travaillent et parlent français, expulsés si commettent un acte de délinquance", a résumé le ministre.

"On veut ceux qui bossent, on ne veut pas ceux qui rapinent", a-t-il ajouté.

"Mettre fin à l'hypocrisie"

Des conditions qui soulèvent néanmoins des questions. Ces personnes seront-elles expulsées, après avoir obtenu un titre de séjour temporaire, si leur métier n'est plus considéré comme "en tension"?

"S'ils s'intègrent à la nation et qu'ils continuent de travailler, ils pourront demander un titre de séjour plus long", a expliqué Gérald Darmanin, précisant une nouvelle fois la nécessité de parler français et d'avoir un casier vierge.

Le locataire de la place Beauvau a également fait valoir que ces mesures de régularisation ne s'appliqueront qu'aux personnes déjà présentes sur le territoire national "pour mettre fin à l'hypocrisie" et pas aux nouveaux arrivants.

"Nous souhaitons une immigration de travail plutôt que familiale", a-t-il conclu.

À l'inverse, le gouvernement entend "rendre la vie impossible aux immigrés en situation irrégulière", notamment en travaillant avec les préfectures pour renforcer les mesures pour l'application des obligations de quitter le territoire français (OQTF) et pour améliorer le travail des demandes d'asile.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Sans-papiers: les restaurateurs réclament le statut de "métier en tension"