Veto de Trump à une résolution du Congrès sur le Yémen

Donald Trump a fait usage de son droit de veto présidentiel pour bloquer une résolution adoptée ce mois-ci par le Congrès américain demandant à ce que les Etats-Unis cessent de soutenir la coalition menée par l'Arabie saoudite dans le conflit au Yémen, a annoncé mardi la Maison blanche. /Photo d'archives/REUTERS/Cathal McNaughton

WASHINGTON (Reuters) - Donald Trump a fait usage de son droit de veto présidentiel pour bloquer une résolution adoptée ce mois-ci par le Congrès américain demandant à ce que les Etats-Unis cessent de soutenir la coalition menée par l'Arabie saoudite dans le conflit au Yémen, a annoncé mardi la Maison blanche.

"Cette résolution est une tentative inutile et dangereuse d'affaiblir mes prérogatives constitutionnelles, mettant en danger les vies de citoyens et militaires américains, à la fois aujourd'hui et dans le futur", a déclaré Donald Trump dans un message relayé par la présidence américaine.

Plusieurs parlementaires républicains avaient joint leur voix à celles des démocrates pour soutenir la résolution demandant à ce que l'armée américaine mette fin à son implication dans le conflit au Yémen - notamment l'aide fournie à la coalition sous commandement saoudien pour ses frappes aériennes - sauf autorisation préalable du Congrès.

Le texte avait été approuvé en mars au Sénat, où le Parti républicain est majoritaire, avant d'être adopté ce mois-ci à la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates.

La Maison blanche avait prévenu que Donald Trump aurait recours à son veto présidentiel si cette résolution venait à être adoptée par le Congrès.

Pour outrepasser ce veto présidentiel, la résolution devra obtenir au moins deux tiers des voix au Sénat et à la Chambre lors d'un éventuel nouveau vote, soit plus de soutien que le texte n'en a obtenu lors de son adoption.

Avec cette résolution, les parlementaires des deux camps ont affiché leur volonté de voir Donald Trump adopter une position plus ferme à l'égard de l'Arabie saoudite, pays que le président américain considère comme un allié indispensable pour contenir l'influence de l'Iran au Moyen-Orient et pour réguler les cours mondiaux du pétrole.

Des parlementaires ont dit estimer que le rôle des Etats-Unis dans le conflit au Yémen violait l'obligation constitutionnelle voulant que le Congrès, et non le président, valide toute entrée en guerre des Etats-Unis.

Ils entendaient aussi envoyer un message fort à Ryad pour son implication dans la crise humanitaire au Yémen et pour l'assassinat du journaliste et opposant Jamal Khashoggi en octobre dernier.

(Eric Beech; Jean Terzian pour le service français)