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Fabrice Nicolino, vert de rage

Le journaliste écolo de «Charlie», blessé lors de l’attentat, ferraille comme au premier jour contre les pesticides et pour les coquelicots.

Des sourcils blancs (sans lesquels l’homme n’aurait pas un poil sur le caillou) surplombent une paire d’yeux souriants. En le rencontrant dans un marché bobo parisien, on a imaginé furtivement un Bruce Willis en polo beige luttant pour la survie des fleurs sauvages. Spécialiste des questions écolos depuis des lustres, Fabrice Nicolino publie un manifeste contre les pesticides et a poussé Charlie Hebdo à publier un numéro spécial contre ces «poisons universels».

La question qui ouvre Nous voulons des coquelicots, qu’il cosigne avec le militant François Veillerette, nous est restée dans la tête : «Combien vaut une luciole ?» Et combien pour un coquelicot ? Cette interrogation si simple n’a rien d’anecdotique. Fabrice Nicolino a pris trois balles dans la peau lors de l’attaque des frères Kouachi à Charlie le 7 janvier 2015 et il entend faire d’un simple coquelicot un symbole de résistance. Il imagine des citoyens réunis chaque mois avec un pin’s rouge au col pour réfléchir au moyen de «renverser la table». C’est l’heure, juge-t-il, de passer à l’action, de ne plus associer l’hebdo qu’«à la mort, aux coups de flingues, aux cris d’effroi et aux corps ensanglantés». Bien sûr, moins de quatre ans après avoir été décimée, la rédaction reste assommée, «mais tant qu’on est en vie, il faut agir», réclame le sexagénaire qui plaide pour un «journal de la vie, sur Terre». Impossible de piger où il puise la «niaque», mais l’envie de foutre encore des «pains» est intacte.

Incontestablement, Nicolino est l’homme de plusieurs vies. En 1985, il a déjà été blessé lors d’un autre attentat dans un cinéma parisien. A l’époque, complètement fauché après un long périple à l’étranger, il avait décroché sa carte de presse à Femme actuelle en bluffant sur ses compétences en secrétariat de rédaction. Des années plus tôt, il avait affûté sa plume dans des (...)

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