115 prisons bloquées pour FO, 50 pour l'administration pénitentiaire

Le blocage des établissements pénitentiaires est en cours en France. Selon le syndicat Force ouvrière, 115 prisons sur 188 sont bloquées d'une manière ou d'une autre. La direction de l'administration pénitentiaire affichent un décompte différent : dans 15 d'entre elles, les gardiens ont refusé de prendre leur service. Dans 35 autres, des barrages empêchaient le personnel d'entrer. Des renforts constitués de policiers et de gendarmes ont été envoyés dans les prisons les plus touchées par le mouvement. Les syndicats des gardiens de prisons doivent rencontrer la ministre de la Justice en début d'après-midi pour reprendre les discussions sur leurs revendications salariales et sécuritaires. Nicole Belloubet les as invités la nuit dernière, alors qu'ils ont rejeté les propositions du gouvernement samedi. Le texte avait été négocié au cours de la semaine dernière, mais il était bien en deça des attentes des grévistes. Le contexte est très tendu, car alimenté par des agressions de gardiens de prison à répétition. Ce matin encore, un gardien a été agressé à Châteauroux à coup de chaise et aux cris de "Allah Akbar". Hier soir, un détenu a attaqué des gardiens avec un pied de table en fer et les as blessé aux bras à Longuenesse dans le Pas-de-Calais. Toute la journée de dimanche, la mobilisation s'est poursuivie au ralenti. Les prisons de Borgo en Haute-Corse, où des gardiens ont été agressés vendredi, et celle de Gradignan en Gironde étaient totalement bloquées et des retards à la prise de service ont été observés dans plusieurs autres prisons, selon des source syndicales et de l'administration pénitentiaire. Le mouvement a été déclenché par l'agression, par un détenu radicalisé, de surveillants de la prison de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais (11.01.2018). Concernant le projet d'accord rejeté, le document prévoyait notamment la création de 1.100 postes de surveillants en quatre ans, dont 100 cette année, et une prise en charge spécifique des détenus radicalisés. Les trois principaux syndicats de la pénitentiaire accusent le gouvernement de ne pas prendre en compte "l'ampleur du malaise et de la colère" et réclament désormais des revalorisations salariales. Pour le syndicat FO, qui joue les cavaliers seuls, cet accord n‘empêcherait pas les agressions violentes subies par les personnels à court et moyen terme.