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Vers la mise en examen de 8 suspects d'un groupe d'ultra droite

PARIS (Reuters) - Huit personnes, dont trois mineurs, liées à la mouvance d'ultra droite et arrêtées mardi, ont été déférées samedi devant un juge afin d'être mises en examen pour "association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes d’atteintes aux personnes", a-t-on appris auprès du parquet de Paris.

Deux des suspects sont aussi déférés du chef de "vol en relation avec une entreprise terroriste", a ajouté le parquet.

Le parquet a requis le placement sous mandat de dépôt de sept des mis en cause ainsi que le placement sous contrôle judiciaire de l’un des mineurs déférés.

Deux autres gardes à vue avaient été levées l'une jeudi et l'autre vendredi, a poursuivi le parquet.

Ces membres présumés de l'ultra-droite ont été arrêtés mardi dans la région de Marseille et en Seine-Saint-Denis.

Ils sont soupçonnés d'être des membres d'un groupe nommé OAS, en référence à l'Organisation de l'armée secrète qui s'opposa violemment à l'indépendance de l'Algérie à la fin de la guerre, a-t-on appris de source proche du dossier.

Le groupe était organisé autour de son fondateur Logan Alexandre Nisin, jeune homme de 21 ans, admirateur d'Anders Breivik (le tueur norvégien de 77 militants de gauche en 2011 sur l’île d’Utoya) et arrêté fin juin dans les Bouches-du-Rhône puis mis en examen dans la foulée pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.

Avant l'interpellation de ce dernier le groupe projetait de commettre "des actions violentes aux contours imprécis", indique-t-on de source proche du dossier.

Plusieurs cibles étaient ainsi envisagées : des lieux de culte, des hommes politiques, des militants antifascistes ou encore des personnes noires ou d'origine maghrébine, précise-t-on de même source.

L'organisation "prévoyait des achats d’armes et d’effectuer des entraînements paramilitaires", dit-on de source proche du dossier, précisant que "certains d’entre eux s’étaient déjà entraînés au tir".

Le groupe avait aussi prévu pour financer, notamment ces achats d'armes, de racketter des chefs d'entreprise, ajoute-t-on de même source.

Jeudi, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb avait minimisé le sérieux de ce groupe, qui ne constituait pas "la bande la plus sérieuse qu'on ait arrêtée au cours des derniers temps".

Il avait précisé que des mosquées et des bars étaient parmi les cibles visées pour le groupe OAS.

Le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, ainsi que Jean-Luc Mélenchon auraient aussi été visés.

(Cyril Camu, édité par Eric Faye)