Vers la fin des maisons individuelles ?

Photo d'illustration / Getty Images/Westend61

La ministre du Logement Emmanuelle Wargon estime que les maisons individuelles sont un "non-sens écologique, économique et social".

Le gouvernement part en guerre contre les maisons individuelles. Une offensive lancée par l'intermédiaire de la voix de la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon, lors de la présentation de ses dix idées pour "habiter la France de demain", rendues après huit mois de travaux.

Une concertation menée auprès de 4 000 Français, d’ateliers citoyens, mais aussi de six tables rondes au cours desquelles urbanistes, architectes, promoteurs, industriels, bailleurs, élus et chercheurs ont débattu des sujets de densité, de rénovation, de mixité, de transport et de consommation, rappelle Le Monde.

"Le modèle du pavillon avec jardin mène à une impasse"

Parmi ces "10 idées", l'une retient particulièrement l'attention pour "habiter la France de demain". Davantage de logement collectifs au détriment des maisons individuelles. Pour la ministre, ce "rêve construit pour les Français dans les années 70", "ce modèle d’urbanisation qui dépend de la voiture pour les relier", est un "non-sens écologique, économique et social". "Le modèle du pavillon avec jardin n’est pas soutenable et nous mène à une impasse", a notamment lancé Emmanuelle Wargon.

Des propos qui ne manquent pas d'interpeller alors qu'après les confinements successifs liés au Covid, les Français aspirent plus que jamais à une maison individuelle. Selon une consultation menée par le ministère du Logement, trois quarts des Français aspirent à vivre dans une maison individuelle avec jardin, terrasse ou balcon mais seulement 55% des propriétaires, soit 58% des Français, en possèdent une.

Développer "l'intensité heureuse"

Une contradiction avec les souhaits des Français dont est bien consciente la ministre. "Nous sommes face à une urgence climatique qui ne se négocie pas", rappelle Emmanuelle Wargon qui veut rendre "désirable" l'habitat collectif, prône la densification des périphéries tout en développant de "l'intensité heureuse", c'est-à-dire une "densité d’habitat qui crée des quartiers dynamiques, vivants et chaleureux".

Un projet qui ne plaît évidemment pas aux professionnels du secteur. "Laissez les Français tranquilles ! Vouloir entasser les Français dans du logement collectif aux portes des métropoles fait peu de cas des envies de la majorité de nos concitoyens", déplore auprès du Figaro Immo Damien Hereng, président de la Fédération française des constructeurs de maisons individuelles (FFC). Une déclaration paradoxale alors que selon sa déclaration de patrimoine, la ministre habite dans une maison individuelle de 150 mètres carrés dans une banlieue chic près de Paris.

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