Veolia vise une croissance "raisonnable", moins d'obstacles en vue

PARIS (Reuters) - Veolia vise une croissance "raisonnable" en 2018 et se trouve dans une situation plus favorable que début 2017, a déclaré jeudi son PDG, Antoine Frérot.

Le numéro un mondial du traitement de l'eau et des déchets, qui s'est désendetté et a réduit sa présence géographique ces dernières années, tout en baissant ses coûts et en développant de nouvelles offres à destination des industriels, veut désormais démontrer qu'il est entré dans une dynamique de progression durable de son activité.

"Le principal objectif de cette étape actuelle, entre 2016-2019, c'est d'apporter la preuve que Veolia, après avoir été restructuré et transformé, est capable sur ses métiers et sur ses dépenses actuelles de développer une croissance raisonnable et pérenne", a dit Antoine Frérot lors d'un évènement pour la presse sur le thème des métiers et des perspectives du groupe à l'horizon 2040.

Rappelant l'ambition de Veolia de faire croître son chiffre d'affaires de 2 à 3% par an en moyenne sur la période 2016-2019, avec un résultat opérationnel en hausse annuelle de 4 à 5% et à capitaux utilisés "à peu près constants", le PDG a ajouté que 2018 serait "d'abord une année de confirmation et de consolidation".

"Ce sera la croissance d'abord, sur nos marchés traditionnels comme sur nos marchés nouveaux (...), d'abord sur les villes et les industriels", a-t-il dit.

Veolia veut croître à la fois dans les zones géographiques les plus dynamiques - l'Asie et l'Amérique latine – mais aussi en Europe de l'Est et du Nord, en Amérique du Nord, voire en Grande-Bretagne et en France, a également indiqué Antoine Frérot.

Soulignant que le groupe avait fait face à des "vents contraires" en 2017, liés à une faible inflation - sur laquelle certains de ses contrats sont indexés - et à des contextes politiques locaux défavorables, le PDG a dit qu'il n'anticipait "pas particulièrement de difficultés" pour cette année.

"Nous entamons 2018 dans une situation sans doute moins complexe que 2017", a-t-il ajouté.

Alors que Veolia a enregistré à fin septembre 2017 une croissance de son chiffre d'affaires de 4,4% à change constant et de 3,1% en organique, Antoine Frérot a indiqué qu'il n'y avait "pas de raison de ne pas terminer l'exercice sur un rythme au moins identique".

Il a aussi fait savoir que Veolia visait 300 millions d'euros d'économies de coûts en 2018, en matière d'achats, de frais généraux et d'efficacité industrielle.

Cette année sera "également mise à profit pour imaginer l'étape stratégique suivante (qui) devra aller plus loin que l'étape actuelle" en identifiant de nouveaux besoins et de nouvelles solutions que pourrait développer Veolia, a également dit le PDG.

Suez, le grand rival de Veolia, a de son côté révisé à la baisse en janvier sa prévision de résultat d'exploitation (Ebit) pour 2017 et a fait savoir qu'il tablait pour 2018 sur une croissance organique "supérieure à 1%" du chiffre d'affaires de ses divisions Eau Europe, Recyclage & Valorisation Europe et International.

Il vise également cette année une croissance organique de l'Ebit de ces trois divisions de 3% environ, grâce au dynamisme des divisions International et Recyclage & Valorisation Europe, la contribution de la division Eau Europe étant prévue "stable" dans un contexte de faible inflation et d'inertie en matière de décisions publiques d'investissement.

A 11h15, le titre cédait 0,2% à 19,515 euros, alors que l'indice sectoriel européen perdait 1,51%.

(Benjamin Mallet, édité par Jean-Michel Bélot)