Vente à perte de carburant : qu'est-ce que cette mesure illégale et dangereuse ?

Julien Sarboraria

Le gouvernement s'apprête à changer les règles du commerce, du moins pour quelques mois. En annonçant ce week-end la possibilité de vendre à perte le carburant pour enrayer la flambée des prix à la pompe, la Première ministre Élisabeth Borne s’attaque à une pratique interdite depuis 1963. Pour pouvoir y toucher, elle va devoir faire inscrire une mesure dans un nouveau projet de loi. Avec cette autorisation, les enseignes de distribution, qui détiennent des stations-service, pourront, si elles acceptent, vendre du carburant en dessous du prix auquel elles l’ont acheté. Libres à eux de fixer le tarif qu’ils souhaitent pour appâter les clients !

Et si cette pratique a été interdite il y a 60 ans, c’est qu’il y a des raisons. Elle vise à protéger les professionnels les plus fragiles et éviter que les commerces plus massifs soutiennent des pertes le temps que leurs concurrents plus chancelants, qui ne peuvent pas mener ces opérations à prix cassés, disparaissent.

Autre problème soulevé par cette annonce. Les magasins ne réalisent que très peu de marge sur la vente de carburant (entre 1 à 2 centimes le litre) et pratiquent déjà très souvent des opérations à prix coûtant (ce qui signifie s’asseoir sur sa “maigre” marge). Car le carburant est un produit d’appel. Tout au long de l’année, les distributeurs essaient d’afficher des tarifs les plus attractifs afin de faire venir les consommateurs pour leur plein et qu’ils fassent au passage leurs courses alimentaires dans le magasin.

En vendant (...)

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