Vente à perte de carburant : pourquoi elle pourrait par ricochet gonfler les prix des aliments
Silence radio. Pour l'instant, aucune enseigne n'a saisi la balle au bond, ni annoncé sa volonté de baisser le prix des carburants dans ses stations service. Bruno Le Maire a pourtant confirmé sur France 2 la volonté du gouvernement d'autoriser temporairement la vente à perte sur l'essence, à compter du 1er décembre. La mesure doit s'inscrire dans le projet de loi qui sera examiné début octobre à l'Assemblée nationale. Les enseignes qui se sont engagées à élargir le périmètre de leurs paniers anti-inflation s'inquiètent d'une telle proposition. "Le carburant est cher mais tout est cher -le forfait de téléphone, les loyers, l'alimentation- le gouvernement ouvre une boîte de Pandore : pourquoi autoriser la vente à perte sur le carburant plus que d'autres postes ?", interroge un expert.
Ayant acquis au fil des ans une part de marché colossale sur le secteur, avec près de 60% des stations service, les enseignes sont pourtant en première ligne dans la vente de carburant. Régulièrement, les magasins U, Leclerc, ou Intermarché lancent des opérations pour commercialiser leur carburant à prix coûtant, c'est-à-dire sans aucune marge, dans le but d'attirer des clients sur leurs parkings… et au final dans leurs magasins. Pour eux, l'essence a toujours été un produit d'appel. Quand on lui demande de faire davantage d'efforts, le patron de Système U, Dominique Schelcher a pris l'habitude de se retrancher derrière la loi et de rappeler que, n'étant pas producteur de carburant, il doit l'acheter (...)