Comment le venin des scorpions s'est adapté aux mammifères
En comparant la composition du venin de 100 espèces de Buthidés parmi les plus dangereuses pour l'humain, des chercheurs dévoilent comment la neurotoxine a plusieurs fois évolué pour s'attaquer à différents mammifères.
Au cours de leur très longue histoire sur Terre, les scorpions ont dû affronter l’apparition de nouveaux prédateurs que sont les mammifères et leur venin en porte la trace, révèle une étude publiée dans et dirigée par des chercheurs américains de l’université de Wisconsin-Madison. Les biologistes ont comparé la composition du venin de 100 espèces différentes appartenant à la famille des Buthidés qui concentre les scorpions les plus dangereux pour l’être humain. Ils ont trouvé que ces espèces avaient commencé à apparaître il y a environ 70 millions d’années, époque où les mammifères ont entamé leur expansion et à mettre les scorpions à leur menu.
S'adapter à de nouveaux prédateurs
Ce fut d’abord le cas des musaraignes, puis vinrent certaines espèces de chauves-souris, de rongeurs ainsi que le ratel et la mangouste. Les chercheurs ont pu identifier les différents intermédiaires de l’adaptation à ces nouveaux prédateurs au travers d’une neurotoxine du venin qui cible le canal sodium des cellules nerveuses. Chez certains scorpions, l’action de cette neurotoxine est encore limitée aux insectes, leurs proies initiales au cours de l’évolution, mais chez d'autres, elle s’étend aussi aux mammifères, et se limite même à eux dans certains cas.
Huit évolutions dans l'histoire récente
Les chercheurs ont trouvé que l’adaptation de la neurotoxine aux mammifères s’était produite à huit reprises dans l’histoire récente des Buthidés et de manière indépendante. Certains mammifères prédateurs de scorpions, comme la souris sauterelle, qui vit dans le sud des États-Unis et le nord du Mexique ont alors adapté leur canal sodium de façon à réduire sa sensibilité à la neurotoxine. Le venin des scorpions, un cocktail de molécules initialement destiné à paralyser la proie, provoque chez les mammifères une forte douleur et dans certains cas des spasmes musculaires qui peuvent conduire à l’asphyxie. Il comporte des toxines dont certaines ciblent le système nerveux et offrent maintenant des pi[...]
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