Venezuela: mandat d'arrêt contre le candidat de l'opposition Edmundo Gonzalez Urrutia

Un mandat d'arrêt a été lancé par la justice vénézuélienne contre Edmundo Gonzalez Urrutia, le candidat de l'opposition qui revendique la victoire à la présidentielle du 28 juillet dont Nicolas Maduro a été proclamé vainqueur, a annoncé ce lundi 2 septembre le parquet qui avait sollicité un tribunal spécialisé dans le terrorisme.

"Le Tribunal de première instance (...) accorde l'ordre d'arrestation d'Edmundo Gonzalez Urrutia pour de graves" crimes, écrit le parquet sur les réseaux sociaux.

Le parquet avait ouvert début août une enquête contre ce candidat et la cheffe de l'opposition Maria Corina Machado pour "usurpation de fonctions, diffusion de fausses informations, incitation à la désobéissance aux lois, incitation à l'insurrection, association de malfaiteurs".

27 morts dans des manifestations depuis juillet

L'ancien ambassadeur, qui vit dans la semi-clandestinité, n'est pas apparu en public depuis le 30 juillet. Pour justifier ses absences, il a dit craindre une justice "sans garantie d'indépendance" et le procureur général Tarek William Saab qu'il accuse de se "comporter comme un accusateur politique".

Le président socialiste Nicolas Maduro, dont la victoire a été validée par la Cour suprême, a été proclamé vainqueur avec 52% des voix par le Conseil national électoral (CNE) qui n'a cependant pas rendu publics les procès-verbaux des bureaux de vote, se disant victime d'un piratage informatique.

Une telle attaque est jugée peu crédible par l'opposition et de nombreux observateurs, qui y voient une manoeuvre du pouvoir pour éviter de divulguer le décompte exact. Selon l'opposition, qui a publié les procès-verbaux fournis par ses scrutateurs, Edmundo Gonzalez Urrutia a obtenu plus de 60% des voix.

Après l'annonce de la réélection de Nicolas Maduro, des manifestations spontanées ont fait 27 morts et 192 blessés, tandis que quelque 2.400 personnes ont été arrêtées, de source officielle.

Le président Maduro et le pouvoir en général rendent régulièrement M. Gonzalez Urrutia et l'opposition responsables des violences, estimant que le candidat et Mme Machado devraient être en prison.

Article original publié sur BFMTV.com