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Venezuela: L'opposition accuse Maduro de vouloir acheter les électeurs

Le président vénézuélien Nicolas Maduro (photo), ignorant les critiques internationales, a promis une "bonne récompense" aux électeurs qui se rendront aux urnes le 20 mai pour les élections législatives et présidentielle munis d'une "carte patriotique" fournie par le gouvernement. /Photo prise le 2 mai 2018/REUTERS/Carlos Garcia Rawlins

CARACAS (Reuters) - Le président vénézuélien Nicolas Maduro, ignorant les critiques internationales, a promis une "bonne récompense" aux électeurs qui se rendront aux urnes le 20 mai pour les élections législatives et présidentielle munis d'une "carte patriotique" fournie par le gouvernement.

Cette carte est nécessaire pour avoir accès à certains programmes sociaux et ceux qui voteront en la montrant recevront certainement "une vraiment bonne récompense" en retour, a déclaré le dirigeant socialiste, sans autres précisions, lors d'une réunion électorale mercredi soir à La Guaira, près de Caracas.

Pour les détracteurs du président, celui-ci cherche tout simplement à acheter les électeurs afin d'assurer sa réélection.

Les principaux partis de l'opposition boycottent l'élection présidentielle qu'ils jugent truquée en faveur du chef de l'Etat sortant. Les Etats-Unis, l'Union européenne et plusieurs pays sud-américains estiment également que le scrutin ne sera probablement pas équitable.

"Ainsi, un peu partout dans le monde, on ne reconnaîtra pas (la victoire de) Maduro ! Mais qu'est-ce que j'en ai à faire ? Qu'ai-je à faire de ce que disent l'Europe et Washington ?", a lancé le président sortant lors du rassemblement de La Guaira.

Maduro, 55 ans, a un seul concurrent sérieux, Henri Falcon, 56 ans, ancien gouverneur de l'Etat de Lara, qui a décidé de ne pas suivre les autres opposants dans leur boycott du scrutin et espère que la colère des Vénézuéliens contre la mauvaise situation économique lui apportera des voix.

"Ceux qui participent avec Maduro à la farce du 20 mai, notamment Henri Falcon et (le pasteur évangélique) Javier Bertucci, n'ont plus rien à voir avec les patriotes et les démocrates vénézuéliens", a estimé dans un communiqué l'alliance d'opposition Frente Amplio, favorable au boycott.

"En acceptant de faux résultats, ils deviendront une opposition collaborationniste reconnue par le régime qui pourra persécuter la société démocratique."

En 2013, Nicolas Maduro avait remporté de justesse l'élection présidentielle, succédant à Hugo Chavez.

Le mois dernier, Federica Mogherini, porte-parole de la diplomatie européenne, a menacé le Venezuela de nouvelles sanctions si les "conditions d'un processus électoral crédible et ouvert" ne sont pas respectées lors des scrutins présidentiel et législatifs du 20 mai.

(Vivian Sequera avec Andrew Cawthorne; Guy Kerivel pour le service français)