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Venezuela: Les Etats-Unis vont annoncer des "mesures concrètes"

WASHINGTON/CARACAS (Reuters) - Le vice-président des Etats-Unis, Mike Pence, va annoncer des "mesures concrètes" et des "actes clairs" pour résoudre la crise au Venezuela lors d'une réunion du "Groupe de Lima" prévue lundi à Bogota, la capitale de la Colombie, a déclaré dimanche un haut représentant de l'administration américaine.

Mike Pence doit s'entretenir avec le chef de file de l'opposition vénézuélienne, Juan Guaido, reconnu par les Etats-Unis et de nombreux pays occidentaux comme le président légitime du Venezuela.

Cette rencontre intervient après que les forces de sécurité et des miliciens fidèles au président en exercice Nicolas Maduro ont violemment repoussé samedi les convois d'aide qui tentaient de franchir les frontières avec la Colombie et le Brésil à l'initiative de l'opposition.

Dans ce contexte de crispation avec ses voisins, Nicolas Maduro a annoncé la rupture des relations diplomatiques entre le Venezuela et la Colombie, tandis que les Etats-Unis menacent d'imposer de nouvelles sanctions si l'aide n'est pas livrée.

Juan Guaido a appelé la communauté internationale à n'écarter aucune option pour libérer le pays.

Le représentant de l'administration américaine n'a pas voulu préciser quelles mesures seraient annoncées par Mike Pence.

"Ce qui s'est passé hier ne va pas nous dissuader de faire entrer l'aide humanitaire au Venezuela", a-t-il souligné, s'exprimant sous couvert d'anonymat devant un petit groupe de journalistes.

Le secrétaire d'Etat, Mike Pompeo, avait annoncé un peu plus tôt sur CNN que de nouvelles sanctions allaient être imposées au Venezuela.

Donald Trump a répété ces dernières semaines que toutes les options étaient envisageables et n'a pas exclu une intervention militaire des Etats-Unis.

Les heurts aux frontières avec la Colombie et le Brésil ont fait près de 300 blessés et au moins trois morts - un parlementaire de l'opposition a parlé de 15 morts à la frontière brésilienne, chiffre que Reuters n'a pas pu vérifier.

"Les événements du jour (samedi) m'obligent à prendre une décision: demander formellement à la communauté internationale que toutes les options soient ouvertes pour garantir la liberté de notre pays qui se bat et qui se continuera à se battre", a réagi Juan Guaido sur Twitter.

Quant au président colombien Ivan Duque, il a dénoncé dans un tweet "la barbarie et la violence" du gouvernement de Nicolas Maduro et promis que la réunion lundi à Bogota se pencherait sur les moyens de "renforcer le siège diplomatique de la dictature au Venezuela".

Ces menaces ont été accueillies avec une désinvolture affichée par le ministre vénézuélien de l'Information, Jorge Rodriguez, qui a raillé dimanche l'incapacité de l'opposition à faire entrer l'aide humanitaire dans le pays et déclaré pendant une conférence de presse que Juan Guaido était "une marionnette et un préservatif usagé".

(Roberta Rampton à Washington, Brian Ellsworth et Vivian Sequera à Caracas; Arthur Connan, Tangi Salaün et Jean Terzian pour le service français)