Venezuela : compte à rebours humanitaire

Nous sommes à Cucuta, la ville colombienne à la frontière ouest du Venezuela. C'est là qu'une partie de l'aide humanitaire est bloquée depuis le 7 février : le président Nicolas Maduro interdit son entrée et dénonce un prétexte à une intervention militaire américaine. L'opposition vénézuélienne compte sur l'armée pour contourner l'interdit. Gabrielle Arellano, députée vénézuélienne : "Ce sont les plus intéressés par l'entrée de cette aide humanitaire, c'est à l'intérieur de l'armée que l'aide humanitaire est la plus attendue. Je suis très optimiste quant à la décision des hommes et des femmes de l'armée. Nous avons perçu l'atmosphère des camps militaires : ils refusent de continuer de piétiner le peuple vénézuélien." Le président vénézuélien autoproclamé Juan Guaido a donné rendez-vous à ses partisans pour convoyer samedi l'aide humanitaire bloquée en Colombie et au Brésil. "Le peuple va s'unir et nous allons entrer. Il faut qu'il se passe quelque chose. On ne peut plus attendre. Attendre quoi ? Que tout le monde meure et que tout soit détruit ? ” Le président vénézuélien Nicolas Maduro nie toute "urgence humanitaire" et a demandé à son armée de préparer "un plaie spécial de déploiement" à la frontière colombienne. Certains observateurs alertent sur un risque de dérapage armé. Cristian Cabrera est un membre du Conseil colombien pour la paix et il exclut tout conflit armé entre la Colombie et le Venezuela. Cristian Cabrera, Conseil colombien pour la paix : "Nous pensons que la guerre n'est pas la solution à la crise politique et sociale du Venezuela. Nous appelons au dialogue. Nous croyons en l'autodétermination du peuple. Nous sommes des pays autonomes et entre nous, il ne peut pas y avoir de guerre" De son côté, l'opposition vénézuélienne se prépare à convoyer l'aide d'urgence samedi prochain. Hector Estepa, envoyé spécial d'Euronews à Cucuta : "Des réunions comme celle-ci se poursuivront toute la semaine afin de diffuser la feuille de route jusqu'au 23 février. La veille, le 22 février, un concert au lieu, en présence d'artistes internationaux. L'opposition veut rassembler ici à Cucuta. C'est là qu'arrive l'aide en provenance de plusieurs pays qui reconnaissent Juan Guaido comme le président intérimaire du Venezuela."