Venezuela : après l’opposition, le régime s’en prend aux ONG
“Ce sont les libertés d’expression et d’association qui sont en jeu”, alerte Óscar Murillo, coordinateur général de l’ONG de défense des droits de l’homme Provea sur le site Efecto Cocuyo. L’Assemblée nationale du Venezuela, largement dominée par le parti au pouvoir, a approuvé définitivement, le jeudi 15 août, la loi dite “de surveillance et de régularisation des organisations non gouvernementales”.
Le projet de loi a été élaboré de façon accélérée après la réélection à la présidence de Nicolás Maduro, le 28 juillet, contestée par l’opposition et la majeure partie de la communauté internationale. Derrière sa cheffe de file María Corina Machado, l’opposition a convoqué pour samedi 17 des manifestations dans l’ensemble du pays – ainsi que dans les principales villes du monde où vit la diaspora vénézuélienne, qui représente près de 8 millions de personnes.
La loi qui vient d’être votée oblige les ONG à s’enregistrer à nouveau dans les trois mois, à signaler toutes les donations, les nominations internes, à transmettre les actes des assemblées générales, etc.
Elle leur interdit de faire la promotion “du fascisme, de l’intolérance et de la haine”, ce qui reste très flou sous un régime qui qualifie régulièrement toute opposition de “fasciste”.
“Ce qu’ils veulent, c’est faire taire tout le monde”
Les ONG pourront également être accusées de promotion du “terrorisme”. “Nous avons trouvé des ONG qui reçoivent des fonds et ensuite financent des manifestations violentes, [donc] des actes de terrorisme, [cette loi] va permettre d’y mettre fin”, a lancé, repris par le site El Pitazo, Diosdado Cabello, président du groupe parlementaire du parti au pouvoir (PSUV, Parti socialiste unifié du Venezuela) et véritable numéro deux du régime.
“Nous ne sommes que des porte-parole, se défend Óscar Murillo, de Provea, nous sommes là pour alerter contre des manquements contre l’État de droit ou les droits humains” :
“Ce qu’ils veulent [avec cette loi] c’est faire taire tout le monde.”
“Nous lançons un appel à la communauté internationale pour qu’elle surveille en permanence ce qui peut arriver aux ONG, a lancé dans un communiqué, repris par le site Tal Cual, le parti Primero Justicia, membre de la coalition d’opposition. Cette loi est une menace pour la société civile.”
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