Le Vendée Globe interdit des zones marines pour épargner les baleines

Une baleine à bosse au large des côtes de l’île Maurice, en 2023.

Après s’être longtemps tu sur les collisions des bateaux de course avec des cétacés en pleine mer, les organisateurs du Vendée Globe reconnaissent désormais le problème et annoncent des zones que les bateaux devront éviter. Mais cela risque d’être insuffisant.

Les "objets flottants non identifiés" (OFNI) qui sont évoqués lorsqu’un concurrent d’une course au large est contraint de s’arrêter pour avoir "tapé" un obstacle sont généralement bien vivants. Ce sont des cétacés qui viennent respirer à la surface. L’hypothèse de containers ne tient en effet pas beaucoup.

"Je n’ai jamais rencontré une "boite" en mer, en revanche, des baleines j’en ai vu beaucoup", sourit Simon Fellous, amateur de voile, membre du collectif "La Vague" et chercheur à l’Inrae. Cet acronyme semble avoir vécu. Lors de la préparation du dixième Vendée Globe qui partira des Sables d’Olonne le dimanche 10 novembre 2024, les organisateurs ont annoncé aux skippers qu’ils devront désormais respecter des zones d’exclusion afin de réduire les risques de rencontre avec les cétacés.

"C’est une très bonne chose, réagit Aurore Morin, chargée de campagne au sein de l’ONG "Fonds international pour la protection des animaux" (IFAW en anglais). Le meilleur moyen d’éviter les collisions, c’est de séparer les bateaux et les baleines !". IFAW travaille à réduire les risques de collisions entre navires et baleines dans le secteur du transport maritime et s'intéresse de plus en plus à la course au large.

Pour la course au large, c’est une question d’image autant que de volonté de respecter la nature. "On ne peut vendre une aventure humaine si elle se fait au détriment de la biodiversité, surtout s’il s’agit d’un animal emblématique comme la baleine", reconnaît Anne Dos Santos, vice-présidente de la Fédération Française de voile, en charge de la responsabilité sociale et environnementale de l’organisme. Selon l’AFP, au moins six concurrents du Vendée Globe de 2020 ont percuté ce qui est vraisemblablement un cétacé et deux ont dû abandonner à la suite de la collision.

Des solutions techniques qui atteignent vite leurs limites

Comme souvent pour ces sujets, on a longtemps pensé que des innovations techniques pourraient résoudre le problème. Le système SEA-AI couple ainsi une c[...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr