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La vasectomie, futur moyen de contraception privilégié aux États-Unis?

Des militants pro-IVG appellent les hommes à réaliser des vasectomies lors d'une manifestation contre la décision de la Cour suprême sur l'avortement à Los Angeles, le 24 juin 2022. (Photo: FREDERIC J. BROWN via Getty Images)
Des militants pro-IVG appellent les hommes à réaliser des vasectomies lors d'une manifestation contre la décision de la Cour suprême sur l'avortement à Los Angeles, le 24 juin 2022. (Photo: FREDERIC J. BROWN via Getty Images)

Des militants pro-IVG appellent les hommes à réaliser des vasectomies lors d'une manifestation contre la décision de la Cour suprême sur l'avortement à Los Angeles, le 24 juin 2022. (Photo: FREDERIC J. BROWN via Getty Images)

IVG - “C’est quelque chose que j’avais relégué au second plan dans mon esprit jusqu’à récemment, lorsque la décision de la Cour suprême est tombée. Ca m’a poussé à me dire: ‘Ok, je ne veux vraiment pas d’enfants. Je vais faire cette vasectomie maintenant’”, explique Thomas Figueroa, un Américain de 27 ans rencontré par le Washington Post dans la salle d’attente d’une consultation d’urologie.

Dans un article paru le 29 juin, le quotidien américain soulignait, après avoir interviewé plusieurs urologues à travers le pays, que les cliniques pratiquant des vasectomies connaissaient un pic d’affluence depuis l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade, garant du droit à l’avortement aux Etats-Unis depuis 1973.

Début mai, déjà, le média américain Today mettait en avant que les recherches quotidiennes sur Internet concernant les vasectomies avaient augmenté de 99% depuis la publication par Politico de l’avant-projet de la Cour suprême. Celles pour la question “Combien coûte une vasectomie” de 250%.

La vasectomie est une méthode de stérilisation masculine qui consiste à couper et bloquer les canaux déférents qui transportent les spermatozoïdes à partir des testicules. Cette opération n’empêche pour autant pas l’éjaculation, comme nous l’expliquions dans ce précédent article.

Une hausse des consultations jusqu’à 900%

Urologue en Floride, Doug Stein explique au Washington Post recevoir, depuis l’annonce de la décision de la Cour suprême, entre 12 et 18 demandes de vasectomie par jour, contre 4 à 5 auparavant. “Beaucoup des hommes disent qu’ils pensaient à une vasectomie depuis un certain temps, et que la décision sur Roe v. Wade a été le facteur déclencheur”, souligne-t-il.

“Je n’ai pas vraiment remarqué de changement spécifique lorsque le document initial de la Cour suprême a fuité. Mais maintenant, avec la modification de Roe v. Wade [...] la demande est écrasante, au point où j’envisage de venir un samedi et de faire 10 ou 12 vasectomies juste pour répondre à la demande”, raconte pour sa part le docteur David Robins, lui aussi basé en Floride, à WPLG, une filiale du groupe audiovisuel ABC.

A Los Angeles (Californie), l’urologue Philipe Werthman rapporte au Washington Post une hausse de “300 à 400%” du nombre de consultations pour vasectomie qu’il a effectuées. Interviewé par KHSB, filiale de NBCNews, l’urologue Christian Hettinger, qui opère dans le Missouri, va dans le même sens: “Depuis vendredi, le nombre de personnes souhaitant subir une vasectomie a augmenté de 900%”.

Des demandes qui s’accroissent à travers divers États

Parmi les États où les demandes de renseignements sur les vasectomies sont en hausse, le média Newsweek a répertorié, à partir de la presse locale, le Texas, la Floride, le Missouri, l’Ohio ou le Tennessee, des États conservateurs très restrictifs sur le droit à l’avortement.

L’urologue Philipe Werthman remarque néanmoins dans le Washington Post que l’augmentation des demandes de vasectomie concerne également la Californie, alors que cet Etat devrait continuer à protéger le droit à l’avortement.

Sur les réseaux sociaux, plusieurs Américains ont également révélé ces derniers jours avoir réalisé une vasectomie, avant de partager leur expérience. Ces témoignages restent néanmoins minoritaires, les posts les plus viraux sur le sujet étant ceux appelant les hommes à réaliser des vasectomies, bien que ce ne soit “pas la solution”, comme le rappelle la version britannique du HuffPost.

“J’ai récemment fait une vasectomie et je pense que plus d’hommes devraient envisager d’en réaliser une.”

Selon l’urologue Esgar Guarín, interviewé par le Washington Post, les demandes de vasectomie avaient déjà augmenté aux Etats-Unis après la récession de 2008 et au début de la pandémie de coronavirus, en 2020. “Quand quelque chose comme cela dans l’actualité se produit, nous avons un pic.”

A voir également sur Le HuffPost: “La contraception, c’est aussi la responsabilité des hommes”

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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