Les variations du microbiome intestinal pourraient prédire le risque de cancer colorectal
Des variations dans le microbiome intestinal de patients avec des lésions précancéreuses suggèrent un lien potentiel entre les bactéries intestinales et l'apparition de cancers.
Selon une nouvelle étude, des variations au sein du microbiome intestinal pourraient prédire le risque de développer un cancer colorectal. En France, 43 336 nouveaux cas de cancers colorectaux ont été diagnostiqués en 2018 (54% chez l'homme) et 17 117 patients sont décédés.
Des chercheurs sont parvenus à identifier des variations significatives dans le microbiome intestinal des individus ayant développé des lésions coliques précancéreuses. Cette découverte suggère l'existence d'un lien possible entre la présence des bactéries intestinales et l'apparition de lésions colorectales et de cancers.
VIDÉO - Dr Christian Recchia : "Le cancer du côlon est le plus répandu, tous sexes confondus. Il est pourtant simple de l'éviter"
Cette étude a été menée auprès de 8 208 participants. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont analysé la composition des microbiomes intestinaux d'individus ayant développé des lésions colorectales précancéreuses avant un prélèvement fécal entre 2000 et 2015 et ceux ayant développé des lésions après un prélèvement fécal entre 2015 et 2022.
À LIRE AUSSI >> Quels sont les bruits gastriques du cancer colorectal ?
Une inflammation prolongée
"Les résultats ont révélé que les individus ayant développé des lésions du côlon après un prélèvement de matières fécales présentaient une diversité accrue de leur microbiome intestinal par rapport à ceux qui n’avaient pas développé de lésions. De plus, la composition et la fonction du microbiome différaient selon les individus présentant des lésions préexistantes ou futures et variaient en fonction du type de lésion", détaille le communiqué de l'étude.
Précisément, les espèces bactériennes de la famille des Lachnospiraceae et des genres Roseburia et Eubacterium ont été associées au développement futur des lésions. "Bien que nous n'ayons pas étudié les mécanismes dans cette étude, il ressort de recherches antérieures que certaines des espèces bactériennes identifiées peuvent avoir des propriétés qui pourraient contribuer au développement de lésions colorectales. Une bactérie appelée Bacteroides fragilis , par exemple, est connue pour produire une toxine qui peut entraîner une inflammation chronique de faible intensité dans l'intestin. On pense qu’une inflammation prolongée est potentiellement génotoxique et cancérigène, ce qui signifie qu’elle peut provoquer des dommages génétiques et favoriser le cancer", détaille le Dr Gacesa, du centre médical universitaire de Groningen et auteur principal de l'étude.
VIDÉO - Guillaume Coudray : "Il faut dire clairement aux consommateurs qu'il y a des produits qui sont promoteurs du cancer colorectal. C'est le cas des charcuteries nitrées"