Var: un policier accusé de viols dans les geôles d'un tribunal condamné à douze ans de prison

Ce policier était notamment accusé de monnayer des faveurs sexuelles contre la possibilité d’aller fumer une cigarette ou de passer un appel.

La cour d'assises du Var a condamné ce mercredi un policier de 61 ans à douze ans de réclusion criminelle pour des viols et des délits de harcèlement sexuel à l'encontre de détenues dont il avait la garde au tribunal de Toulon entre 2014 et 2018.

L'accusé, à l'énoncé du verdict, est apparu sonné, tandis que ses avocats, Mes Valentin Loret et Philippe Vouland, ont indiqué "envisager" avec leur client de faire appel.

Le jury est allé plus loin que l'avocat général Bernard Marchal, qui avait requis sept ans d'emprisonnement, une sanction "compréhensive" qui devait permettre à l'accusé, "compte tenu de la détention provisoire déjà effectuée, de pouvoir prétendre à un aménagement de sa peine dans un délai inférieur à un an".

Une fellation contre un coup de téléphone

Claude Mardi, policier depuis 1980, en poste au tribunal de Toulon depuis 2008, est en détention provisoire depuis juillet 2018, à l'isolement du fait de sa fonction. Il a été radié de la police depuis les faits.

Claude Mardi se voyait reprocher, outre deux viols contre une jeune femme et un transsexuel brésilien, des faits de harcèlement sexuel sur trois jeunes femmes. Toutes ont expliqué, en audition ou à l'audience, que le policier, abusant de sa fonction de chef des geôles du tribunal de Toulon, tentait de monnayer des faveurs sexuelles contre la possibilité, par exemple, d'aller fumer une cigarette.

L'une des parties civiles, qui a expliqué pendant l'audience comment elle avait été amenée à effectuer une fellation sur Claude Mardi en échange de la possibilité de passer un coup de téléphone, a indiqué : "Je suis peinée pour lui, ça fait beaucoup, mais en même temps je suis soulagée car je sais que pendant douze ans il ne fera plus de mal à personne".

"Ça n’aurait pas dû se passer"

Pendant tout le procès, Claude Mardi avait réfuté en bloc les accusations portées contre lui, à l'exception de celles portées par cette femme à qui il avait présenté ses excuses au cours de l'audience. "Ça n'aurait pas dû se passer", lui avait-il dit, sans pour autant donner plus d'explications à la cour, muré dans son mutisme.

C'est la plainte de cette victime qui avait déclenché, en juin 2018, la procédure à l'encontre du fonctionnaire. L'IGPN avait identifié une seconde victime de viol lors de prélèvements d'ADN effectués dans les toilettes, réservées au personnel, où les faits ont été commis.Puis le parquet de Toulon avait demandé à l'IGPN d'adresser une lettre-type à 190 femmes passées par les geôles de ce tribunal entre 2014 et 2018, permettant ainsi d'identifier trois nouvelles victimes.

Mes Valentin Loret et Philippe Vouland ont demandé à la cour d'acquitter leur client pour l'essentiel des faits, en raison, selon eux, d'un "doute", à l'exception du premier viol.

Une autre victime de viol, un transsexuel, ne s'est pas présentée à l'audience. Son ADN avait été retrouvé au cours des investigations de l'IGPN dans les toilettes réservées au personnel des geôles du tribunal de Toulon, où avait eu lieu le premier viol. L'accusé, qui reconnaît la fellation avec la première détenue, nie en revanche ce second viol.

Article original publié sur BFMTV.com

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