Dans le Var, un collège d'Ollioules ne sera finalement pas rebaptisé "Samuel Paty"

Hommage à Samuel Paty sur la façade de l'opéra à Montpellier le 21 octobre 2020 - Pascal GUYOT © 2019 AFP
Hommage à Samuel Paty sur la façade de l'opéra à Montpellier le 21 octobre 2020 - Pascal GUYOT © 2019 AFP

L'affaire fait des remous au sein de cette commune du Var. Lors d'un Conseil municipal prévu à Ollioules le 30 janvier, les administrés devaient trancher d'un possible changement de nom du collège "Les Eucalyptus". Mais la question a finalement été retirée de la liste des débats.

En cause: le nom que le maire souhaitait donner à l'établissement scolaire, celui de "Samuel Paty", en hommage au professeur d'histoire-géographie assassiné le 16 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine lors d'une attaque terroriste islamiste.

"Je voulais rendre hommage à ce professeur tué dans des conditions horribles. C'est pour moi un symbole fort de la République", a expliqué Robert Beneventi, l'élu LR, auprès de France Bleu. Un accord avait d'ailleurs été trouvé avec la famille du défunt enseignant.

Une autre forme d'hommage

Mais c'était sans compter sur une consultation interne à la commune, qui a montré de grandes divergences d'avis à ce sujet. Ainsi, 100% des professeurs, 89% des parents et 69% des élèves se sont opposés à cette proposition.

"Cela fait de nous des cibles alors que nous n'en avons pas besoin. C'est prendre un risque qui peut être évité. Ensuite, c'est un peu dommage de porter un nom qui n'a pas de lien avec notre commune", explique Sandra Olivier, professeure de mathématiques et représentante SNES, toujours interrogée par France Bleu, qui argue également qu'une rue Arnaud Beltrame a récemment été inaugurée dans la commune.

Contacté par BFMTV.com, Robert Beneventi a assuré ne pas plus vouloir s'épancher sur le sujet dans la presse. "Je ne leur en veux pas car c'est l'état d'esprit général de notre pays", avait-il déjà confié.

"Il y aura une solution pour un nouvel hommage, il y aura une réunion lundi prochain et tout le monde y réfléchit", nous explique le cabinet du maire.

"On a laissé entendre que nous nous couchions; ce n’est pas le cas. On peut aussi rendre hommage avec des cérémonies commémoratives annuelles, des fresques, et surtout en continuant de faire vivre la liberté d’expression", conclut Sandra Olivier, interrogée par Le Figaro.

Article original publié sur BFMTV.com