De la vapeur d’eau dans l’atmosphère de Ganymède, plus grosse lune du Système solaire

En épluchant des données rassemblées pendant plus de vingt ans sur Ganymède, une équipe internationale résout une ancienne controverse et découvre que son atmosphère contient de la vapeur d’eau. Un résultat qui suscite de nouvelles interrogations et renforce l’attrait des planétologues pour cette immense lune qui pourrait permettre l’émergence du vivant.

Ganymède, qui orbite à des centaines de millions de kilomètres de la Terre, est l’un des quatre satellites galiléens de Jupiter avec Io, Europe et Callisto. C’est la plus grosse lune de la géante gazeuse, mais aussi la plus volumineuse de l’ensemble du Système solaire. Elle mesure 5.260 kilomètres de diamètre, soit davantage que Mercure (4.880 kilomètres) et un peu moins que Mars (6.780 kilomètres), ce qui en fait le neuvième astre le plus gros autour de notre étoile. On soupçonnait, depuis la mission Galileo de la Nasa, qui a survolé Ganymède dans les années 1990, que cette lune devait posséder un océan d’eau liquide sous une épaisse couche de glace, hypothèse confirmée en 2015 par les observations du télescope spatial Hubble. Cet océan se situerait à plus de 100 kilomètres de profondeur. Il serait coincé entre deux épaisses couches de glace (une croûte et un manteau glacés)… et contiendrait davantage d’eau liquide que tous les océans terrestres réunis ! De quoi abriter, peut-être, certaines formes de vie.

Un monde mystérieux et lointain potentiellement habitable

Or une étude publiée le 26 juillet dans la revue renforce encore l’attrait pour ce monde mystérieux et lointain. Conduite par des astronomes américains, suédois, belges et allemands, et dirigée par Lorenz Roth, planétologue à l’École royale polytechnique de Stockholm, en Suède, elle montre, pour la première fois, que l’atmosphère de Ganymède contiendrait également de la vapeur d’eau. Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont comparé des mesures réalisées en 2018 par Hubble avec d’anciennes données collectées en 1998 et 2010 par ce même télescope. Ce dernier, en 1998, avait capturé les premières images en ultraviolet de Ganymède, révélant alors l’existence d’aurores comme celles qu’on observe dans les régions australes et boréales de la Terre, et ce faisant d’un champ magnétique global.

Une hypothèse qui ne collait pas avec les observations

L’analyse spectrale de ces photographies semblait égale[...]

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