Une valve cardiaque en collagène pourrait améliorer la prise en charge de la maladie des enfants bleus
La mise au point, par une équipe Inserm, d’une valve cardiaque en collagène plus stable que les autres matériaux disponibles, permet d’espérer à terme une meilleure prise en charge chirurgicale d’une maladie congénitale, la tétralogie de Fallot, dite aussi "maladie des enfants bleus". Ces résultats prometteurs trouvés lors des essais animaux doivent maintenant être confirmés avant le passage aux essais cliniques.
Nouvelle piste de traitement face à la tétralogie de Fallot, une maladie cardiaque pédiatrique congénitale qui touche une naissance sur 4000, et qui est appelée aussi "maladie des enfants bleus". Tout repose sur une nouvelle valve entièrement biologique créée à partir de collagène humain sans risque de rejet, contrairement aux matériaux utilisés à ce jour.
Ce travail a été mené en collaboration avec le Massachussets Institute of Technology, le célèbre MIT, et est tout juste publié dans la revue Science Translational Medicine. L’équipe de Fabien Kawecki (Université de Bordeaux, Inserm), qui travaille depuis plusieurs années sur le sujet, propose ici une approche nouvelle.
Des inconvénients majeurs avec les techniques actuelles
Cette malformation cardiaque congénitale se caractérise par une sténose pulmonaire, c’est-à-dire un rétrécissement entre le ventricule droit et l’artère pulmonaire. Une situation qui empêche l’écoulement normal du sang vers les poumons et qui conduit à la diminution de son taux d’oxygénation, d’où la coloration bleue (cyanose) de la peau des enfants.
Pour réparer et élargir chirurgicalement la voie de passage rétrécie et ainsi rétablir le passage normal du sang, le chirurgien doit enlever la valve pulmonaire pour ensuite la reconstruire. A ce jour, deux solutions existent : des membranes synthétiques en Téflon ou des feuillets dits "biologiques" réalisés à partir de tissus animaux ensuite traités chimiquement.
Mais ces deux approches présentent des inconvénients majeurs, surtout liés à une réaction du système immunitaire (rejet) mais aussi à des infections bactériennes ou à l’apparition de calcifications survenant au cours du temps. De plus, ces deux types de "néo valves" ne sont pas conçus pour accompagner la croissance et le changement de morphologie du jeune patient au cours du temps. Ce qui se traduit en pratique par la nécessité de répéter les opérations.
Lire aussiDeux Français bénéficient du cœur artificiel Carmat