Valls vers une candidature à la mairie de Barcelone

Après des mois d'incertitude, l’ancien Premier ministre socialiste français Manuel Valls va annoncer mardi prochain s'il se porte candidat à la mairie de Barcelone, peut-on lire vendredi dans un communiqué diffusé par son équipe espagnole. /Photo d'archives/REUTERS/Albert Gea

PARIS (Reuters) - Après des mois d'incertitude, l’ancien Premier ministre socialiste français Manuel Valls va annoncer mardi prochain s'il se porte candidat à la mairie de Barcelone, peut-on lire vendredi dans un communiqué diffusé par son équipe espagnole.

"L'ancien Premier ministre de la République française, Manuel Valls, annoncera le 25 septembre quelle sera sa position en ce qui concerne les élections municipales de Barcelone du 26 mai 2019", peut-on lire dans le communiqué écrit en catalan.

En début de matinée, l'ancien chef du gouvernement français avait publié une photo de ses pieds sur le sol décoré de la ville, avec la légende : "Barcelona..."

S'il confirme son choix, le député de l'Essonne devrait postuler avec le soutien du parti Ciudadanos ("Ciutatans" en catalan).

L'aventure barcelonaise est un pari risqué pour l'ancien prétendant à la présidence de la République via les primaires de la gauche, redevenu député de l'Essonne proche du parti "macroniste" La République en marche après les élections législatives de 2017.

Ses ambitions catalanes, exprimées de plus en plus clairement ces derniers temps, ont été diversement appréciées à l'Assemblée nationale, où la présidente du groupe Socialiste et apparentés, Valérie Rabault, lui a suggéré de démissionner de son mandat de député français.

Une pétition intitulée "Exigeons la démission de Manuel Valls, député fantôme" a même été lancée le 16 septembre sur le site change.org à l'initiative de Farida Amrani, candidate La France insoumise battue de justesse par Manuel Valls aux législatives de 2017.

Natif de Barcelone il y a 56 ans d'un père catalan et d'une mère suisse, Manuel Valls a été naturalisé français à l'âge de 20 ans.

Ce partisan d'une Espagne unie a montré son appétence pour Barcelone ces derniers mois en multipliant visites et réunions dans la capitale catalane, où il s'est encore rendu le 6 septembre pour présenter un livre écrit à plusieurs mains ("Anatomia del procés"-"Anatomie du processus") en forme de réquisitoire contre les indépendantistes.

MANQUE DE NOTORIÉTÉ

A l'aise en castillan comme en catalan, Manuel Valls avait alors accordé des entretiens à la presse espagnole et organisé une séance de dédicace dans une librairie du centre-ville, où sa mère et sa soeur se sont mêlées aux curieux venus à sa rencontre.

"Ça m'intéresserait de poursuivre d'une façon ou d'une autre ce débat politique et intellectuel. Est-ce que je pourrais aller plus loin ? Je vais y réfléchir", avait-il déclaré à la chaîne de télévision TVE.

Fort d'une longue expérience politique en France, Manuel Valls souffre encore d'un manque de notoriété dans la deuxième ville d'Espagne, où ce qui ressemble à un "parachutage" a surpris, voire inspiré les humoristes locaux.

L'ancien Premier ministre aura besoin de renforcer ses réseaux, alors qu'un sondage publié début juillet accordait à Ciudadanos 5,2% des intentions de vote pour les municipales.

De l'autre côté des Pyrénées, l'hebdomadaire français Paris Match l'a mis en couverture de son numéro de rentrée aux côtés de sa nouvelle compagne, la femme d’affaires catalane Susana Gallardo. Une femme d'influence "dotée d’un sérieux carnet d’adresses", écrit le magazine.

Après sa séparation d'avec la violoniste Anne Gravoin, annoncée au printemps, Manuel Valls avait été vu au bras d'une députée La République en marche de Paris, Olivia Grégoire.

(Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)