Valls se renie pour peser après les législatives

Manuel Valls, le 29 janvier, à Paris.

L’ex-Premier ministre mise sur une recomposition à l’Assemblée nationale : en l’occurrence celle d’un Emmanuel Macron élu à l’Elysée mais ne disposant pas de majorité absolue.

Pour comprendre le reniement de Manuel Valls, il ne faut pas avoir en tête l’échéance présidentielle, mais plutôt les futures élections législatives. En apportant son vote à Emmanuel Macron, l’ex-candidat à la primaire socialiste ne veut pas peser sur le premier tour de la course à l’Elysée, mais prend acte d’une possible, pour ne pas dire probable, recomposition de la future majorité présidentielle. Tous les états majors ont déjà en tête ces législatives qui s’annoncent aussi inédites qu’imprévisibles. «C’est un véritable trou noir, confirme un dirigeant du PS. On n’a aucune visibilité de ce qui peut se passer.» Chacun se prépare donc à toutes les options. Mais une est privilégiée : celle d’une majorité introuvable à l’Assemblée nationale. Pour une raison presque mathématique : pour la première fois, cinq partis (FN, LR, En marche, PS, et France insoumise) ont, selon les circonscriptions, vocation à passer le premier tour. Et donc à s’affronter dans des triangulaires ou quadrangulaires au second tour.

Avec un possible Emmanuel Macron à l’Elysée, un dirigeant du PS tient le raisonnement suivant : «Aux législatives, le ressort du vote utile tombe. Donc une partie de la droite et de la gauche qui avait voté Macron à la présidentielle va revenir à la maison. LR et le PS seront beaucoup plus haut que lors de la présidentielle.» Et comme les experts de la chose électorale misent sur un groupe d’au moins 80 députés frontistes, la barre des 288 députés (sur un total de 577) risque d’être très difficile à franchir pour le camp du nouveau président.

«Expérimentés»

Officiellement, dans l’entourage de Macron, on refuse de prendre cette question très au sérieux, puisqu’elle revient de fait à fragiliser leur candidat. Mercredi matin, François Bayrou a assuré n’avoir «aucun doute» que Macron, s’il est élu, (...)

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