Manuel Valls engagera la responsabilité du gouvernement le 16/09

Le Premier ministre, Manuel Valls, engagera la responsabilité de son gouvernement devant l'Assemblée nationale le 16 septembr. Cette décision fait suite à la nomination d'un nouveau gouvernement, le 26 août. /Phot prisele 29 août 2014/REUTERS/Charles Platiau

PARIS (Reuters) - Le Premier ministre, Manuel Valls, engagera la responsabilité de son gouvernement devant l'Assemblée nationale le 16 septembre, a annoncé l'Elysée mercredi. Cette décision, prise en Conseil des ministres, fait suite à la nomination d'un nouveau gouvernement le 26 août. "Le Conseil des ministres a autorisé le Premier ministre à engager, conformément au premier alinéa de l'article 49 de la Constitution, la responsabilité du gouvernement sur une déclaration de politique générale qui sera présentée le 16 septembre devant le Parlement", peut-on lire dans un communiqué. L'entourage de François Hollande a expliqué que "sous la Ve République, la pratique institutionnelle veut que la confiance soit demandée après la formation d'un gouvernement". Manuel Valls avait indiqué le 26 août qu'il engagerait la responsabilité de son gouvernement, ce qui est facultatif pour un remaniement, en septembre ou en octobre. "Vous verrez, la majorité elle sera là", avait-il déclaré sur France 2, balayant le risque posé par les "frondeurs" du Parti socialiste. Le 8 avril, son premier gouvernement avait obtenu 306 voix contre 239 mais les tensions se sont aggravées ces dernières semaines en raison du départ des ministres récalcitrants, dont celui de l'Economie Arnaud Montebourg. Ce dernier a été remplacé par l'ancien conseiller économique de François Hollande, Emmanuel Macron, et Manuel Valls a été hué par les frondeurs dimanche dernier, lors de l'université d'été du PS à La Rochelle. RISQUE MODÉRÉ Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, n'a "aucun doute" quant à un vote positif de la majorité. "On s'engage, on expliquera, on dialoguera mais je n'ai pas de doute sur la confiance que nous accordera la majorité", a-t-il dit lors du compte rendu du conseil des ministres. François Hollande, dont la prochaine grande conférence de presse devrait avoir lieu le 18 septembre, a appelé mercredi le gouvernement "à une très grande cohérence et à une idée simple : chacun a sa responsabilité : elle est d'abord dans la cohérence gouvernementale et devant les Français", a-t-il rapporté. Le PS compte 290 députés à l'Assemblée, un de plus que la majorité absolue, et les opposants internes à la politique social-démocrate réaffirmée par le Premier ministre, qui entend accélérer des réformes impopulaires à gauche, font peser une menace sur l'issue du vote du 16 septembre. Mais le gouvernement peut compter sur les voix des 17 députés radicaux de gauche, qui ont confirmé leur présence dans la majorité en échange d'une garantie de maintien des départements ruraux dans la réforme territoriale. Une partie des 18 députés écologistes pourraient également soutenir le nouveau gouvernement, qui ne pourra en revanche pas compter sur les centristes, qui ont annoncé leur intention de voter contre avec l'UMP, même si certains élus s'abstiendront. Le gouvernement ne devrait pas obtenir de majorité absolue, comme le 8 avril, mais une majorité - suffisante - des suffrages exprimés grâce aux abstentions. Le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Bruno Le Roux, a affiché ces derniers jours son optimisme sur ce point, rappelant qu'un vote de défiance provoquerait une dissolution qui, dans l'état actuel de l'opinion, entraînerait une défaite pour la majorité et le retour de la droite au pouvoir. Le vrai défi pour le gouvernement sera le vote du projet de budget 2015 à l'automne. Lors du vote du programme d'économies 2015-2017 à l'Assemblée, en avril, 41 députés socialistes "frondeurs" s'étaient abstenus. (Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)