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Obono en esclave dans Valeurs Actuelles: Abad (LR) juge la fiction "dégradante" mais pas "raciste"

Damien Abad à Paris, le 5 juillet 2017 - Geoffroy Van Der Hasselt / AFP
Damien Abad à Paris, le 5 juillet 2017 - Geoffroy Van Der Hasselt / AFP

La "politique fiction" de Valeurs Actuelles sur la députée LFI Danièle Obono a provoqué un tollé parmi la classe politique. Une illustration représente la députée LFI en esclave, des chaînes autour du cou. Une publication jugée "dégradante" et "inutilement polémique" par le patron des députés LR Damien Abad, ce dimanche, qui a toutefois dénié à la publication des intentions "racistes".

A la question de Radio J de savoir si le récit publié par le magazine conservateur était raciste, Damien Abad a répondu par la négative: "Non, je ne crois pas que la volonté des rédacteurs de Valeurs Actuelles était de faire quelque chose de raciste", a-t-il dit.

"Je trouve que c'est humiliant, c'est dégradant et inutilement polémique", a-t-il déclaré, regrettant "profondément tout simplement ces caricatures et la manière dont Madame Obono a été mise en scène". "Après je crois que la volonté du directeur de la publication n'était pas de faire quelque chose de raciste, c'est de faire passer un message. Simplement ils se sont trompés dans la manière de faire passer ce message", a-t-il poursuivi.

Des excuses "hypocrites"

Dans ce récit de sept pages publié cette semaine, la députée de Paris, à la peau noire, "expérimente la responsabilité des Africains dans les horreurs de l'esclavage" au XVIIIe siècle, selon la présentation qu'en fait le magazine. Des dessins de Danièle Obono, collier en fer au cou, accompagnent ce "roman de l'été". Cette publication a suscité samedi une vague de condamnations et Emmanuel Macron a appelé la députée pour lui faire part de sa "condamnation claire de toute forme de racisme".

Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal s'est "réjoui", ce dimanche lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, "qu'il y ait eu une indignation collective de la classe politique". De même le chef de file de LFI Jean-Luc Mélenchon a vu "avec une certaine émotion cette unanimité: le président de la République, le président de l'Assemblée nationale, des gens de tous bords politiques dire 'non, c'est trop'". Lors de l'émission Questions politiques de France Inter-Le Monde-France Info, ce dernier a aussi jugé les excuses de Valeurs Actuelles "extrêmement hypocrites". "On voit qu'ils le font contraints et forcés", analyse-t-il.

Article original publié sur BFMTV.com