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Val d'Oise: un professeur d'histoire décapité, un suspect tué par la police

Un écusson de la police nationale (image d'illustration) - AFP
Un écusson de la police nationale (image d'illustration) - AFP

Un homme a été retrouvé décapité vendredi à Conflans Saint-Honorine, dans les Yvelines. L'auteur présumé du meurtre a été abattu dans une commune voisine, à Eragny, dans le Val-d'Oise, selon une source policière à BFMTV.

Un assaillant né à Moscou en 2002

D'après nos informations, les faits se sont déroulés vers 17h. Un appel a été passé au 17 le numéro d'urgence, pour signaler un homicide sur la voie publique. Il s'agit d'un homme décapité à proximité d'un collège de Conflans-Sainte-Honorine.

Toujours selon nos informations, l'assaillant était un individu né à Moscou en 2002. Il n'est pas connu des services de police, ni fiché S. Peu avant l'attaque, il aurait crié "Allahou Akbar".

Abbatu par la police

Quelques instants plus tard, l'assassin a menacé des passants avant de prendre la fuite. Il a ensuite croisé la route des policiers, issus de la BAC, 200 mètres plus loin. Ils avaient été déployés après un appel général aux agents. Armé d'un long couteau d'après les témoignages, l'assaillant a menacé les fonctionnaires et a refusé d'obtempérer aux sommations de la police. Il s'est finalement dirigé vers les policiers qui l'ont abattu.

Aux alentours de 20h, les démineurs étaient sur place pour s'assurer que l'assassin ne disposait pas, de sucroît, d'une ceinture d'explosifs.

Des caricatures de Mahomet montrées en classe

L'homme retrouvé décapité près d'un collège de Conflans Saint-Honorine, était un professeur d'histoire qui avait fait l'objet d'un signalement le 5 octobre dernier de la part de parents d'élèves parce qu'il avait montré des caricatures du prophète Mahomet. Selon nos informations, l'homme était un père de famille de 47 ans.

"Il a été assassiné parce qu'il avait fait son métier, c'est-à-dire à la construction d'un esprit critique", a affirmé sur BFMTV Sophie Venetitay, secrétaire générale adjointe du SNES-FSU. Ce professeur d'histoire-géographie était aussi en charge "de l'enseignement moral et civique". "Dans ce cadre là, il avait fait un cours sur la liberté d'expression avec des caricatures de Mahomet", a-t-elle confirmé.

Le parquet antiterroriste annonce être saisi

Le parquet antiterroriste a annoncé être saisi de l'affaire ce vendredi soir. Une enquête a été ouverte pour "assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle".

Des perquisitions étaient en cours au domicile de l'assaillant et à plusieurs adresses peu avant 23h, a appris BFMTV. Les enquêteurs vont saisir du matériel informatique, des téléphones. Ils cherchent de la documentation pour tenter de retracer son emploi du temps pendant les dernières heures.

Emmanuel Macron sur place

Le ministre de l'Intérieur, qui s'est entretenu au téléphone avec le président et Jean Castex, est rentré en urgence de son déplacement au Maroc. Gérald Darmanin a indiqué être arrivé à Paris en début de soirée. Emmanuel Macron s'est rendu à la cellule de crise interministérielle avec Eric Dupond-Moretti et Marlène Schiappa.

Après son passage à la cellule de crise, le chef de l'Etat a pris la route en direction de Conflans Saint-Honorine pour se rendre sur les lieux de l'attaque, a appris BFMTV. Il est accompagné du ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, de la ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa et du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.

Emmanuel Macron a pris la parole après avoir échangé avec des membres du personnel du collège.

"Un de nos concitoyens a été asssassiné aujourd'hui parce qu'il apprenait à des élèves la liberté d'expression. Il a été lâchement attaqué, il a été la victime d'un attentat terroriste islamiste caractérisé."

"Ils ne passeront pas !" (...) "Nous ferons bloc, ils ne passeront pas. L'obscurantisme ne passera pas. Ils ne nous diviseront pas", a continué Emmanuel Macron lors de sa prise de parole depuis Conflans-Sainte-Honorine.

"J'appelle tous les compatriotes à faire bloc, à être unis, sans aucune distinction. Cette unité est indispensable. Les actes sont là et seront là. Avec fermeté. Rapides. Comptez sur ma détermination et celle du gouvernement"

La rédaction de Charlie Hebdo réagit à l'attaque

"Charlie Hebdo fait part de son sentiment d’horreur et de révolte après qu’un enseignant dans l’exercice de son métier a été assassiné par un fanatique religieux", a réagi la rédaction du journal. "Nous exprimons notre plus vif soutien à sa famille, à ses proches ainsi qu’à tous les enseignants."

"L’intolérance vient de franchir un nouveau seuil et ne semble reculer devant rien pour imposer sa terreur à notre pays. Seule la détermination du pouvoir politique et la solidarité de tous mettront en échec cette idéologie fasciste."

"Un assassinat ignoble"

"C'est la République qui est attaquée" avec "l'assassinat ignoble de l'un de ses serviteurs", a estimé vendredi soir le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, sur Twitter.

Ce samedi "je recevrai les représentants des personnels et des parents d’élèves", a ajouté le ministre de l'Education sur Twitter. "Je m’adresserai par vidéo à tous les professeurs, à tous les personnels et aux familles. Pour une réaction de solidarité absolue et de solidité de toute notre institution. La République ne cède pas ."

Les députés debouts à l'Assemblée

"C'est d'une violence inouïe", a réagi le maire d'Eragny Thibault Humbert sur notre antenne. "Il faut souligner la rapidité avec laquelle les policiers ont neutralisé l'individu".

A l'Assemblée nationale, les députés se sont levés pour "saluer la mémoire" de l'enseignant décapité et dénoncer un "abominable attentat". Très affecté, le président de séance Hugues Renson (LaREM) a pris la parole juste avant l'interruption des débats à 20h. "Nous avons appris avec effroi l'abominable attentat qui s'est produit. Au nom de la représentation nationale, en notre nom à tous, je tiens à saluer la mémoire de la victime."

Article original publié sur BFMTV.com