"Valéry Giscard d'Estaing à la chasse à l'éléphant" : la chronique de Bernard Pivot

Quand ­Valéry ­Giscard ­d'Estaing a ­publié son premier roman Le Passage, en 1994, la critique a moqué sa tardive ambition littéraire et l'œuvre indigente qu'elle avait produite. Si sa lecture m'avait également déçu, pour ne pas dire consterné, je voyais plutôt dans l'acte téméraire de l'ex‑président un accès de ­modestie, peut-être même d'humilité. Il envisageait d'entrer à l'Académie française et, peut-être, au trébuchet de la gloire et des mérites, considérait-il que ses sept années passées à ­l'Élysée ne justifiaient pas pleinement son élection sous la Coupole. Pour assurer l'affaire, il fallait ajouter à ses Mémoires et à quelques essais politiques un roman, donc de la littérature. Il en a été récompensé le 11 décembre 2003 dès le premier tour de scrutin.

Depuis, Valéry Giscard ­d'Estaing s'acharne à justifier littérairement sa qualité d'immortel. Il vient de publier son cinquième roman, Loin du bruit du monde, son meilleur, ce qui ne signifie pas qu'il est en route pour le prix Nobel, le Goncourt ou les Deux Magots. Son sujet principal n'est pas la retraite en Afrique, la disparition d'un homme politique français, comme l'écrit l'éditeur, mais la chasse à l'éléphant, vieille passion de Giscard, tueur de pachydermes.
Ancien ministre, ancien président du Sénat, André Reilly s'est peu à peu désintéressé des combats politiques.

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Valéry Giscard ­d'Estaing s'acharne à justifier littérairement sa qualité d'immortel

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Le "tapage" et la "­bêtise" lui font maintenant horreur. La ...


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