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Valérie Pécresse revoit ses plans sur les hausses de salaires (et c'est à cause du patronat)

La candidate LR veut toujours augmenter les salaires. Mais les entreprises ne sont plus mises à contribution.

POLITIQUE - L’objectif “reste le même” mais on change la forme. Valérie Pécresse, candidate LR à la présidentielle, veut toujours augmenter les salaires du privé si elle arrive au pouvoir en mai prochain. Là-dessus, elle reste ferme. Mais elle a revu sa méthode, après des plaintes du patronat, rapporte le journal Les Échos.

Durant la course à la désignation du candidat LR, à l’automne dernier, Valérie Pécresse avait annoncé qu’elle entendait augmenter de 10% les salaires, jusqu’à “2,2 Smic”, en faisant l’une de ses mesures fortes pour améliorer le pouvoir d’achat des Français, un enjeu capital dans cette campagne.

Pour y arriver, elle comptait principalement sur les entreprises: celles-ci devaient prendre en charge les cotisations salariales vieillesses des salariés pour augmenter mécaniquement la paie en net des salariés. Coût de la mesure pour les entreprises? Environ 8 milliards d’euros.

Sans surprise, le plan n’a pas du tout plu aux concernés. “Cela revenait à augmenter le coût du travail, nous avons fait passer le message à son équipe que cela posait un vrai problème”, explique une source patronale au quotidien économique. Le message a été passé à la candidate de droite... qui a revu ses plans.

Les entreprises incitées, mais pas obligées

Valérie Pécresse propose toujours de baisser les cotisations sociales, mais désormais, uniquement à la charge de l’État. Un premier geste sera fait à l’été avec une baisse de cotisations sociales de 2,4 % pour tous les salariés. Les entreprises seront ensuite chargées “d’entretenir la dynamique” impulsée par la baisse des cotisations, explique Frédéric Lemoyne, chargé du programme de la candidate.

Pour les y aider, un “Observatoire paritaire des salaires” sera créé et chargé de surveiller la hausse annuelle des salaires, avec “un premier objectif à +5% sur deux ans en 2023”, précisent Les Échos.

Ce changement de pied a quelque peu fait grincer en interne, rapporte la newsletter de Politico. Et il a fait la joie des élus macronistes, ravis de souligner ce qu’ils présentent comme une incohérence de la rivale LR. “Déjà une promesse enterrée. Quel sérieux!”, a raillé le député LREM et rapporteur du budget Laurent Saint-Martin, en vantant à côté la “cohérence” des mesures de quinquennat Macron.

Dans l’équipe de campagne de Valérie Pécresse, on temporise en rappelant les “deux autres mesures fortes pour le pouvoir d’achat des salariés”, rapporte Politico en citant un responsable thématique de la campagne. À savoir “les heures supplémentaires” et le rachat des RTT. Cette dernière proposition n’est pas nouvelle à droite: Valérie Pécresse l’a empruntée à Nicolas Sarkozy, décidément une de ses inspirations.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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