Publicité

Valérie Pécresse : "On n’éradiquera pas l’islamisme si on ne casse pas les ghettos urbains"

La présidente de la Région Île-de-France, Valérie Pécresse, appelle l’exécutif à traiter "les racines du mal" et pas seulement "les symptômes" du séparatisme.

Quel jugement portez-vous sur le projet de loi sur le séparatisme ?
Il marque une prise de conscience, nécessaire mais bien tardive. Je crains que la lutte contre le séparatisme islamiste se focalise sur les symptômes visibles sans aller aux racines du mal. On n’éradiquera pas l’islamisme si on ne casse pas les ghettos urbains, son terreau. Ils favorisent l’entre-soi, le repli communautaire et l’endoctrinement. Devant ce séparatisme urbain, le gouvernement détourne la tête. L’amorce d’une réflexion sur la banlieue il y a deux ans, avec le plan Borloo, a été tuée dans l’œuf.

Comment casser ces ghettos?
L’État doit enfin concrétiser le programme de rénovation urbaine à l’arrêt depuis cinq ans. Alors que la Région avait budgété 250 ­millions d’euros pour ­cofinancer l’Agence nationale pour la rénovation urbaine, elle en a dépensé sept! Mais rénover les façades ne suffira pas. Il faut une stratégie de peuplement. Nous avons instauré dans la Région un plafond anti-ghetto : pas de subvention pour construire du logement social s’il y en a déjà plus de 30 % dans un quartier. Car la vérité, c’est qu’on n’arrive pas à intégrer les habitants là où il y a 70 à 80 % de logements sociaux. La promesse républicaine n’est plus tenue. Nous devons reconstruire ces quartiers, en permettant une vraie mixité sociale et que les classes moyennes s’y stabilisent et y reviennent. Nous devons porter un nouvel espoir. Mais depuis le cri de Jean-Louis Borloo, il ne s’est rien passé.

"Nous avons aussi (...)

Lire la suite sur LeJDD

Ce contenu peut également vous intéresser :