Vaccination, crise sanitaire: Bertrand accuse le gouvernement d'avoir "un problème avec la vérité"

Le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, le 9 janvier 2021 - BFMTV / Capture d'écran
Le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, le 9 janvier 2021 - BFMTV / Capture d'écran

Dans la lutte contre l'épidémie de Covid-19, Xavier Bertrand se pose comme un ardent opposant à Emmanuel Macron. Invité de Ruth Elkrief, le rendez-vous ce samedi, le président de la région des Hauts-de-France a vivement dénoncé la stratégie mise en œuvre par le gouvernement pour vacciner les Français. Accusant le pouvoir de s'être caché derrière un "mensonge d'État" au sujet des doses disponibles, l'ancien ministre de la Santé de Jacques Chirac a multiplié les attaques.

Selon Xavier Bertrand, dans la gestion de crise, "qui est loin d’être facile, (…) il faut avoir le souci de dire la vérité et de jouer la carte de la transparence". "Ils ont un problème avec la vérité", a-t-il ajouté, visant ainsi l'action de l'exécutif depuis le début de la pandémie.

Une doctrine "guidée par la pénurie"

De plus en plus proche d'une candidature à l'élection présidentielle de 2022, l'ex-numéro un de l'UMP met en garde contre la tendance supposée d'Emmanuel Macron à se défausser "sur les autres". Une allusion à la une du Journal du Dimanche où le président de la République a mis en scène sa "colère" à l'endroit de la lenteur de la campagne vaccinale.

"Le chef de l’État, c’est par lui que tout passe. En France, c’est comme ça depuis un petit moment, mais là on arrive à des niveaux qui n’ont jamais été atteints. Il l’assume, il l’a dit lui-même. (...) Tout est passé par le Conseil de défense", regrette Xavier Bertrand. "Mais bon sang, il n'a rien découvert, c'est lui qui a tout validé!"

Parmi ces choses validées, il y a donc le nombre de doses nécessaires à une couverture efficace du territoire. "On ne nous a pas dit dès le début que nous n'avions pas le nombre de doses nécessaires, et au final c’est la doctrine qui a été guidée par la pénurie", juge-t-il.

"La santé n'a pas de prix"

À la racine des problèmes d'après le patron des Hauts-de-France, il y a la volonté d'Emmanuel Macron de "ménager tout le monde". À savoir les pro et les anti-vaccins, "alors que la réussite vaccinale reposera sur ceux qui ont envie de se faire vacciner".

Pour autant, Xavier Bertrand constate qu'un confinement plus strict peut s'avérer "nécessaire". Idem pour l'instauration d'un couvre-feu à 18 heures. "Je n’ai jamais hésité à reconnaître le bien-fondé de nombre de mesures", a-t-il déclaré, maintenant toutefois que l'exécutif "infantilise les Français".

Interrogé sur la possibilité d'une commande de vaccins par les régions elles-mêmes, hypothèse évoquée par son homologue normand Hervé Morin, l'ancien ministre dit s'être renseigné auprès de plusieurs groupes pharmaceutiques. "S'il y avait des commandes des régions, cela ne pourrait pas intervenir avant la fin 2021", reconnaît-il.

Xavier Bertrand appelle le gouvernement à "passer des commandes supplémentaires encore et encore". Reprenant à son compte une forme de "quoi qu'il en coûte", le président des Hauts-de-France estime que "la santé n'a pas de prix".

Article original publié sur BFMTV.com