Vaccin coronavirus : pourquoi il faut attendre avant de tester sur l'homme ?

Vaccin coronavirus : pourquoi il faut attendre avant de tester sur l'homme ?

La Russie envisage de tester des vaccins contre le coronavirus sur les humains dès le mois de juin. Partout dans le monde, la recherche s’accélère.

C’est une course contre la montre. Les scientifiques du monde entier sont mobilisés pour tenter de mettre au point un vaccin contre le Covid-19. L'Agence européenne des médicaments (EMA), installée à Amsterdam, estime que la mise à disposition d'un vaccin prêt à être utilisé “à grande échelle”, pourrait prendre encore au moins une année. Les chercheurs mettent les bouchées doubles pour tenter de réduire au maximum le délai.

Pour le moment, des scientifiques australiens ont commencé les tests de deux vaccins potentiels. Les vaccins ont sauté une étape dans l’expérimentation animale, le premier essai humain a déjà eu lieu aux États-Unis. “Normalement, cela prend environ un à deux ans pour arriver à ce point et nous avons en fait raccourci cela à une période de quelques mois”, avait déclaré à la presse le Dr Rob Grenfell de l'Organisation australienne de recherche scientifique et industrielle du Commonwealth.

Tester la tolérance

Comme l’explique le site vaccination-info-service, les essais cliniques sur les vaccins répondent à des normes précises. En effet, avant les études chez l’homme, une phase préclinique s’impose. Réalisée au laboratoire puis chez l’animal, cette phase permet de “déterminer les doses optimales qui permettent de protéger sans entraîner de toxicité (innocuité), de vérifier que ce vaccin est sans danger aux doses utilisées (tolérance) et de vérifier qu’il est efficace pour stimuler nos défenses immunitaires (pouvoir immunogène)”. Avant de préciser : “Pour pouvoir débuter, l'essai clinique doit avoir obtenu un avis favorable du Comité de protection des personnes (CPP) et une autorisation de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM)”. La première phase sur 10 à 100 personnes permet d’étudier la tolérance et la production des anticorps en fonction des doses administrées.

La Russie veut aller encore plus vite. En effet, le directeur d'un centre de recherche a informé Vladimir Poutine que son laboratoire était prêt à tester dès juin sur des humains des vaccins expérimentaux comme l’explique Le Parisien. “Les groupes de volontaires ont déjà été créés. Nous avons reçu plus de 300 candidatures”, a-t-il expliqué. Cette phase de test pourrait débuter dès le 29 juin sur un échantillon de 180 volontaires.

Actuellement, ces vaccins sont testés sur divers animaux dont des souris et des lapins afin de déterminer lequel est le plus prometteur. Les études précliniques pourraient débuter d’ici le 22 juin, soit juste avant les tests sur les humains. Pour accélérer encore davantage le processus, le directeur du centre a même évoqué la possibilité de réaliser les tests sur des humains… dès le mois de mai.