Vacances royales en France: pour le grand-duc du Luxembourg, des séjours en famille sous le soleil varois

La mer est transparente et la plage idyllique. À Cabasson, dans le Var, à quelques centaines de mètres du fort de Brégançon, lieu de villégiature estivale des présidents français, la famille grand-ducale du Luxembourg profite du soleil dans une villa baptisée la Tour Sarrazine.

Cet été, le podcast royal vous emmène sur les traces des familles royales européennes en vacances en France. Pour ce premier épisode, nous vous emmenons dans le Var, sur les traces de la famille grand-ducale du Luxembourg. Un micro État et une famille discrète, mal connue en France.

Les mariés de la Saint-Valentin

Henri est le grand-duc du Luxembourg depuis 2000, après avoir succédé à son père, le grand-duc Jean. Il est marié à Maria Teresa, originaire de La Havane. Le couple s'est marié en 1981, la même année que Charles et Diana. Unis le 14 février, ils ont été surnommés "les mariés de la Saint-Valentin".

Henri et Maria Teresa ont cinq enfants, Guillaume, Félix, Louis, Alexandra et Sébastien, et huit petits-enfants.

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Dernièrement, le grand-duc a commencé à donner quelques pouvoirs à son fils aîné Guillaume. Car au Luxembourg, comme en Belgique, "on ne meurt pas sur le trône, on abdique", explique au Podcast royal Pierrick Geais, journaliste à Paris Match.

Chaque été, la famille se retrouve au grand complet à la Tour Sarrazine, pour profiter du soleil méditerranéen.

Une résidence provençale

La Tour Sarrazine se dérobe au regard des nombreux touristes qui visitent la région, cachée dans une propriété de 33 hectares plantée de pins.

"La propriété de la famille luxembourgeoise faisait partie du vaste domaine de Brégançon-Cabasson qui appartenait à la famille Sabran", explique Fabienne Bonaudo-Calvi, guide à Bormes-les-Mimosas.

"C'est une maison style gros mas provençal. Elle s'appelle la Tour Sarrazine, mais ce n'est pas une tour -ni sarrazine, ni génoise comme en Corse, c'était en réalité un moulin à vent. Il y avait énormément de culture de blé à l'époque. On y cultivait aussi les oliviers, les fèves...", précise encore la guide.

"Il y a une grande maison principale et plusieurs petites maisons disséminées sur tout le terrain, des maisons d'invités", précise Pierrick Geais, qui a visité les lieux à l'occasion d'une interview de la grande-duchesse. Cette maison est décorée avec beaucoup de goût, sans être tape-à-l'œil, dans un style provençal".

"Il y a une grande piscine et surtout une superbe plage privée, surveillée par des brigades de gendarmes, car le grand-duc est un chef d'État", précise encore le journaliste. La propriété est si vaste que l'on s'y déplace "avec des petites voiturettes de golf".

C'est la grande-duchesse Charlotte, grand-mère de l'actuel grand-duc Henri, qui a acheté cette parcelle de terrain en 1949.

Une enclave luxembourgeoise en France?

Une rumeur persistante veut d'ailleurs que le domaine soit une enclave luxembourgeoise en France. En effet, quand on arrive à la tour Sarrazine, il y a une borne avec un L, comme si on arrivait au Luxembourg. Et le drapeau luxembourgeois flotte au-dessus de la maison...

"Quand la grande duchesse Charlotte achète cette propriété, on est quelques années après la fin de la Second Guerre mondiale. La grande duchesse Charlotte est une héroïne de la guerre. Elle a fui le Luxembourg, d'abord pour le Portugal, avant de rejoindre Londres et le général de Gaulle. "Le siège officiel du gouvernement luxembourgeois est établi à Londres", évoque Pierrick Geais.

"Le général de Gaulle appréciait beaucoup la grande-duchesse Charlotte et on a dit que pour la récompenser de ses actions durant la Seconde Guerre mondiale, il lui aurait offert le statut d'enclave luxembourgeoise dans le Var", ajoute-t-il, concluant: "Mais c'est un fantasme".

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"À la mairie, on ne trouve aucun papier suggérant qu'il y a une enclave luxembourgoise dans le Var", assure Pierrick Geais.

"Ce n'est pas une extra-territorialité. C'est une propriété qui est obéit aux lois françaises d'urbanisme et paie des impôts fonciers en France", abonde Fabienne Bonaudo-Calvi.

Mais la question est si persistante, que le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel a lui-même été interpellé en 2020 par coordinateur du Parti pirate, Marc Goergen, comme l'a rapporté la presse luxembourgeoise.

"La grande-duchesse Charlotte et l'administration des biens de la grande-duchesse ont acheté cette parcelle à Cabasson, qui depuis est une propriété privée de la famille grand-ducale", a-t-il expliqué, ajoutant: "Le terrain est un territoire français, le droit français s'y applique".

Le président pour voisin

La propriété présente cependant une petite particularité: il faut y passer pour accéder au Fort de Brégançon. "Il y a une servitude de passage, pour permettre d'aller au Fort de Brégançon sur environ un kilomètre", précise ainsi Fabienne Bonaudo-Calvi.

Le président français ne fait pas exception à la règle. "Lorsqu'il vient en vacances au fort de Brégançon, il doit passer par la propriété pour y accéder en voiture", souligne Pierrick Geais.

Et puis, faute de plage à Brégançon, "les présidents français sont longtemps allés se baigner sur la plage privée de la tour Sarrazine".

"La tradition veut également qu'au moins une fois dans l'été, le grand-duc, la grande-duchesse et le président français avec la première dame dînent ensemble."

Le clan au complet

Hormis ce dîner un peu protocolaire, le grand-duc et la grande-ducehsse passent à Cabasson des vacances très familliales, comme en témoignent les photos que publie la grande-duchesse sur son compte Instagram et que le compte officiel du grand-duché relaie également sur les réseaux sociaux.

La famille grand-ducale a développé au fil des décennies un véritable attachement pour la région. À tel point que la fille du grand-duc, Alexandra, s'est mariée religieusement à l'église Saint Trophyme à Bormes-les-Mimosas. Une église bien connue du public, car c'est là que le couple Chirac avait pour habitude d'assister à l'office religieux, lorsqu'il séjournait à Brégançon, et que Jacques Chirac aimait à y prendre des bains de foule. Mais pour les Luxembourgeois...

"Cet endroit, c'est l'endroit des doux souvenirs d'été, des doux souvenirs d'enfance, donc c'était vraiment symbolique pour elle", analyse Pierrick Geais.

Mais si le grand-duc et la grande-duchesse sont "tout à fait accessibles", "ils sortent peu de la propriété, leur cocon, leur oasis. C'est là qu'ils se ressourcent, donc ils ne vont pas tous les quatre matins faire le marché à Bormes-les-Mimosas".

Article original publié sur BFMTV.com