En vacances, le repos des hommes en couple hétérosexuel se fait au détriment de leurs compagnes

Parmi tous les besoins cités pour l’organisation des vacances, seul deux sont gérés majoritairement par les hommes : la cuisson des aliments au barbecue et la conduite
Parmi tous les besoins cités pour l’organisation des vacances, seul deux sont gérés majoritairement par les hommes : la cuisson des aliments au barbecue et la conduite

INÉGALITES DE GENRE - Les vacances, peuvent-elles devenir un stress supplémentaire ? Pour les femmes en couple hétérosexuel avec des enfants, il semblerait que oui. C’est ce que pointe une étude menée par l’Ifop publiée ce mardi 29 août, qui rappelle que la fatigue liée au partage inégalitaire des tâches domestiques, de l’entretien ménager au soin des enfants, se prolonge pendant les mois d’été.

De la préparation des valises à l’entretien du lieu de vacances pour terminer sur le stress de la rentrée, nombre de femmes arrivent au mois de septembre dans un état physique et psychologique « plus dégradé » que celui de leur conjoint.

53 % des femmes sont stressées à leur retour de vacances

Les retours de congés apaisés après un plein d’énergie semblent rares pour les femmes : à la fin des vacances, 70 % des femmes s’avèrent fatiguées (contre 57 % des hommes) et 53 % d’entre elles sont stressées (contre 39 % des hommes). Ce fossé entre les genres s’accentue d’ailleurs quand le lieu de villégiature ne permet pas aux femmes de transférer à quelqu’un d’autre la gestion des tâches du quotidien comme l’entretien du lieu ou les repas.

L’étude souligne par ailleurs que les hommes sont conscients de cette différence d’accès au repos, puisqu’en couple hétérosexuel, ils sont 49 % à se sentir « plus reposés que leur partenaire », un chiffre qui monte à 56 % pour les couples avec enfants.

Cette différence constatée de repos et de stress s’explique avant tout par une répartition très genrée (et inégale) des tâches domestiques qui ne permet pas aux femmes de « se débarrasser du stress lié à la gestion de la vie de famille / de couple » ou de « décompresser / déconnecter de leur vie professionnelle ».

Les femmes font les repas, les hommes font les barbecues

Ainsi, 53 % des femmes interrogées déclarent avoir pris en charge plus de tâches domestiques que leur conjoint, contre 22 % des hommes. Fruit d’une répartition très inégalitaire des tâches domestiques entre les genres, les résultats n’ont rien de surprenants : en couple hétérosexuel, 69 % des femmes déclarent s’être occupées de l’entretien du linge (contre 11 % des hommes), 47 % affirment faire le ménage du lieu de villégiature (les hommes sont 10 %), et 48 % s’occupent de préparer le plat principal du quotidien ( les hommes sont 28 % à le faire).

Parmi tous les besoins cités pour l’organisation des vacances, seul deux sont gérés majoritairement par les hommes : la « cuisson des aliments au barbecue / grill / plancha » (51 % des hommes déclarent s’en charger contre 25 % des femmes) et la « conduite du véhicule familial / conjugal au quotidien » (64 % des hommes pour 16 % des femmes).

Des inégalités criantes dans le soin des enfants

Pour les couples avec des enfants, le fossé entre les chiffres masculins et féminins se creuse de manière drastique. Faire la valise des enfants repose ainsi à 71 % sur les femmes (ils sont seulement 12 % des pères à déclarer s’en être majoritairement chargé).De la préparation des vêtements aux machines à laver en fin de journée, l’entretien quotidien de leur linge est géré à en majorité par les mères, et 53 % des femmes déclarent s’occuper de la préparation de leurs pique-niques en cas d’activité extérieure contre 13 % pour leurs conjoints.

La seule activité partagée de manière presque égalitaire est ludique : 16 % des femmes et 19 % des hommes déclare s’être majoritairement occupés de jouer avec les enfants.

Ce stress imposé se prolonge au moment du retour au lieu de vie. 74 % des femmes interrogées déclarent gérer les machines de fin de vacances contre 10 % des hommes, et 55 % d’entre elles s’occupent de l’inscription des enfants à l’école ou aux activités périscolaires (ce chiffre s’élève à 27 % pour les pères). De quoi envisager sérieusement les vacances en solo.

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