Vacance du pouvoir en Bolivie, après la démission forcée d'Evo Morales

Dimanche soir, la deuxième vice-présidente du Sénat, l'opposante Jeanine Anez, a revendiqué son droit à devenir chef de l'Etat par intérim. Mais rien n'a été décidé dimanche.

La Bolivie se réveillait lundi sans dirigeant, après la démission forcée dimanche soir de son président Evo Morales, cédant à trois semaines de violentes manifestations et surtout à l'armée qui lui a retiré son soutien. Les successeurs prévus par la Constitution en cas de départ du président ont en effet tous démissionné avec lui : le vice-président Alvaro Garcia, la présidente et le vice-président du Sénat et le président de la Chambre des Députés. Dimanche soir, la deuxième vice-présidente du Sénat, l'opposante Jeanine Anez, a revendiqué son droit à devenir chef de l'Etat par intérim. "Je suis la deuxième vice-présidente et dans l'ordre constitutionnel, je devrais assumer ce défi [de la présidence de la République] avec le seul objectif d'appeler à de nouvelles élections", a-t-elle dit sur la télévision Unitel. Mais rien n'a été décidé dimanche.

"Je renonce à mon poste de président". La déclaration du leader indigène de 60 ans, au pouvoir depuis 2006, mettait fin à une journée marquée par de nouvelles violences dans les rues, un appel de l'Organisation des Etats américains (OEA) à de nouvelles élections et des démissions en série de ministres et députés, après les attaques contre certains d'entre eux. Evo Morales s'était retrouvé de plus en plus isolé alors que la crise politique s'accélérait brutalement dans le pays andin où grève générale et manifestations paralysaient l'activité depuis une dizaine de jours Mais le coup fatal a été porté par l'armée et la police, qui lui ont retiré leur soutien dans l'après-midi, l'appelant, par la voix du chef de l'armée bolivienne, le général Williams Kaliman, à démissionner "pour le bien de la Bolivie".

Evo Morales a annoncé dans la soirée qu'un mandat d'arrêt "illégal" avait(...)


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