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USA: Un ancien de l'équipe de campagne de Trump renie ses aveux

NEW YORK (Reuters) - George Papadopoulos, le premier membre de l'équipe de campagne de Donald Trump à avoir été inculpé par Robert Mueller dans le cadre de l'enquête russe, désavoue son accord de plaider-coupable dans un livre publié mardi, assurant avoir été soumis à un chantage par les services du procureur spécial.

Papadopoulos, qui a été conseiller de Trump pour les affaires internationales pendant la campagne présidentielle de 2016, multiplie les attaques contre l'enquête Mueller depuis qu'il a fini de purger en décembre une peine de douze jours de prison.

Il avait plaidé coupable en octobre 2017 d'avoir menti au FBI sur les dates et la nature de ses contacts avec un professeur maltais lié à des responsables du gouvernement russe.

Dans son livre, Papadopoulos déclare que les hommes du procureur Mueller l'ont averti que s'il refusait de plaider coupable, il serait inculpé pour ne pas s'être enregistré comme agent étranger dans le cadre de ses transactions avec un homme d'affaires israélien qui lui a versé 10.000 dollars en liquide.

"J'étais confronté à un choix: accepter les charges de mensonge ou celles du FARA (Foreign Agents Registration Act)", écrit-il dans "Deep State Target: How I Got Caught in the Crosshairs of the Plot to Bring Down President Trump" (Cible de l'Etat profond: Comment je me suis retrouvé en ligne de mire dans le complot visant à faire tomber Donald Trump).

"Mon histoire s'inscrit dans une histoire plus large. L'histoire de Trump et l'histoire d'arrêter Trump, ou d'essayer de le faire", poursuit Papadopoulos dans son livre. "La présidence Trump était la première cible de toute cette folie."

L'équipe du procureur spécial n'a pas commenté ces accusations.

Robert Mueller a mis fin vendredi à ses investigations et transmis ses conclusions au ministre de la Justice William Barr, selon qui le procureur spécial n'a trouvé aucune preuve permettant de dire qu'il y a eu conspiration ou collusion entre l'équipe Trump et les efforts menés par la Russie pour interférer dans le résultat de l'élection présidentielle.

Dans son accord de plaider-coupable, George Papadopoulos a reconnu que le professeur maltais Joseph Mifsud lui avait confié en avril 2016 que la Russie était en possession de milliers d'emails susceptibles de "salir" la candidate démocrate Hillary Clinton.

En juillet 2016, le site Wikileaks avait publié des milliers de mails du Comité national démocrate, une opération menée par la Russie selon les agences de renseignement américaines.

George Papadopoulos avait admis avoir menti en assurant au FBI avoir obtenu ces informations de Mifsud avant d'être conseiller dans l'équipe de Donald Trump, alors qu'il travaillait déjà pour la campagne.

Il avait également déclaré en mai 2016 à un diplomate australien, Alexander Downer, que la Russie possédait des "calomnies" sur Clinton, information transmise aux autorités américaines par l'Australie.

Dans son livre, Papadopoulos affirme ne pas avoir cherché à mentir au FBI: "Sans consulter mon calendrier ou mes emails, je ne me souviens pas précisément de la chronologie des événements."

(NAthan Layne; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)