USA: Mattis suggère de respecter l'accord sur le nucléaire iranien

WASHINGTON (Reuters) - Le secrétaire américain à la Défense a apporté mardi un soutien mesuré à l'accord sur le programme nucléaire iranien, que Téhéran respecte, selon lui, alors que le président Donald Trump doit prochainement faire connaître sa décision de le dénoncer ou non. Tout en disant s'en remettre à la décision de la Maison blanche, James Mattis a expliqué qu'il se prononcerait à titre personnel en faveur d'un respect de l'accord si Washington parvenait à établir que l'Iran en respecte les termes et que son maintien est dans l'intérêt des Etats-Unis. "Ce que je ferais valoir, c'est que, si nous pouvons confirmer que l'Iran respecte l'accord, si nous pouvons établir que c'est dans notre intérêt, alors nous devrions sans hésiter rester (dans l'accord)", a-t-il déclaré pendant une audition devant le Sénat. "Je crois qu'à ce stade, et en l'absence d'indications contraires, le président devrait envisager de rester dans l'accord", a ajouté James Mattis. Entendu ensuite à la Chambre des représentants, il a estimé que Téhéran s'était conformée à l'accord de Vienne. "Je crois qu'ils (les Iraniens) le respectent fondamentalement. Il y a certainement des domaines où ils ont pu ne pas être dans ce cas temporairement, mais, globalement, nos services de renseignement pensent qu'ils ont respecté (l'accord) et l'AIEA pense la même chose", a-t-expliqué, évoquant l'Agence internationale de l'énergie atomique. SONDER PYONGYANG Le secrétaire à la Défense a par ailleurs minimisé les divergences entre Donald Trump et le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson, à propos de la Corée du Nord. Alors que le président américain a déclaré sur Twitter que son secrétaire d'Etat "perdait son temps" en tentant de négocier avec la Corée du Nord, le secrétaire d'Etat a assuré que les Etats-Unis continuaient à rechercher une solution diplomatique à la crise dans a péninsule. "Je ne vois pas de divergence aussi forte que certains l'ont interprété", a assuré James Mattis. "Les instructions du président Trump au secrétaire Tillerson et à moi-même ont été très clairement de (...) poursuivre les efforts diplomatiques en incluant diverses initiatives avec la Chine", a poursuivi le chef du Pentagone, en référence à la visite de Rex Tillerson à Pékin le week-end dernier. L'ancien patron d'Exxon Mobil a souligné que Washington cherchait à déterminer s'il y a "des opportunités" de discuter avec la Corée du Nord, et "il a eu raison de le faire", a insisté James Mattis. "On ne fait que sonder. On ne discute pas avec (Pyongyang), conformément à l'avis du président selon lequel on ne peut pas discuter avec eux tant que le moment n'est pas venu." (Phil Stewart et Idrees Ali; Tangi Salaün et Jean-Philippe Lefief pour le service français)