USA 2020: Bloomberg au centre des attaques de ses rivaux démocrates

USA 2020: BLOOMBERG AU CENTRE DES ATTAQUES DE SES RIVAUX DÉMOCRATES

LAS VEGAS, Nevada (Reuters) - Michael Bloomberg a fait face mercredi à une offensive en règle lors de son premier débat dans la course à l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle américaine de novembre prochain, ses rivaux dénonçant des propos jugés racistes et sexistes qu'il a tenus dans le passé.

L'homme d'affaires a semblé nerveux et hésitant pour son premier débat national qui a permis aux électeurs de jauger l'ancien maire de New York en direct et sans prompteur.

Bloomberg, entré tardivement dans la course à la Maison blanche et qui a dépensé des centaines de millions de dollars en publicités télévisées, a grimpé dans les enquêtes d'opinion. Un sondage Reuters/Ipsos publié mardi le classait en deuxième position des intentions de vote derrière Bernie Sanders.

Le sénateur du Vermont, Elizabeth Warren, Amy Klobuchar, Joe Biden et Pete Buttigieg s'en sont tous pris à Bloomberg, donnant régulièrement lieu à une cacophonie alors qu'ils essayaient d'attirer l'attention dans ce qui fut le plus conflictuel des neuf débats organisés à ce jour.

Tous ont accusé le milliardaire de chercher à "acheter" l'élection et ont déclaré que ses antécédents comme maire de New York et comme homme d'affaires provoqueraient une défaite du Parti démocrate lors du scrutin du 3 novembre.

Les démocrates prendront "un risque énorme si nous remplaçons simplement un milliardaire arrogant par un autre", a dit Warren, qui a rappelé des propos selon elles sexistes tenus par Bloomberg.

Bloomberg a été accusé par le passé d'avoir fait de nombreux commentaires sexistes et misogynes, et plusieurs procédures judiciaires ont été engagées par des femmes dénonçant une discrimination au sein de son entreprise.

Il n'a pas répondu aux attaques de Warren sur ses propos à l'égard des femmes, tirés d'un carnet présenté comme une compilation de déclarations qui fut remis à Bloomberg en 1990. Une porte-parole de campagne a déclaré que Bloomberg "n'a tout simplement pas dit ce que quelqu'un a écrit dans ce cadeau gag".

Durant le débat, organisé à trois jours des caucus du Nevada, troisième étape des primaires démocrates, l'homme d'affaires s'est défendu en déclarant qu'il utilisait son argent pour une cause importante.

"Je dépense cet argent pour qu'on se débarrasse de Donald Trump - le pire président que nous avons jamais eu. Et si je peux réussir cela, ce sera une grande contribution pour l'Amérique et pour mes enfants", a dit Bloomberg.

(Simon Lewis et Tim Reid; version française Jean Terzian, édité par Jean-Stéphane Brosse)