Ursula von der Leyen : enquête sur l'ascension de la dame de Bruxelles

Apparemment, c'est son vêtement fétiche. Une veste cintrée fuchsia qu'elle enfile sur un chemisier blanc impeccable et qui prend la lumière à la perfection. Elle la portait pour son grand oral du 27 novembre devant le Parlement de Strasbourg afin de faire valider son collège de commissaires. Tout comme devant les grands chefs du PPE, la droite européenne, à Zagreb une semaine plus tôt, pour dire au ­revoir à ses amis ­chrétiens-démocrates de la CDU. Est-ce aussi un clin d'œil au surnom qui lui a été donné à l'enfance, "Röschen", ­petite rose, rosette? Du haut de son mètre soixante et un, Ursula von der Leyen a tout de la fleur des sommets : petite, résistante, fière. "Vous verrez qu'elle sera beaucoup plus forte que ce que l'on croit", prophétise l'un des meilleurs ­connaisseurs des arcanes bruxellois. Pourtant, la mission est semée d'embûches. Et cruciale : il y va de la confiance que peuvent avoir les Européens dans leurs institutions.

Ursula von der Leyen n'aurait ­jamais dû se retrouver au 13e étage du ­Berlaymont, l'immeuble de la Commission européenne en forme de croix construit sur les terres d'un ancien couvent. Après six années passées au ministère ­allemand de la ­Défense, elle a vu son nom régulièrement évoqué pour prendre le secrétariat général de l'Otan, ce qui aurait été inédit pour une femme. Ou pour devenir la haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité afin de remplacer l'Italienne ­Federica Mogherini. Les deux insti...


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