Les urgentistes craignent des centaines de fermetures à partir du 3 avril

Photo d’illustration prise aux Urgences de l’hôpital de Nantes, en Loire-Atlantique, le 16 mars 2017.
Photo d’illustration prise aux Urgences de l’hôpital de Nantes, en Loire-Atlantique, le 16 mars 2017.

SANTÉ - La tension monte au sein de l’hôpital public. Alors que le plafonnement des salaires des médecins intérimaires à l’hôpital public entrera en vigueur le 3 avril, les médecins urgentistes poussent un cri d’alarme ce lundi 13 mars.

« Des centaines de lignes de garde vont être fermées dans quelques jours », a mis en garde l’Association des médecins urgentistes des France (Amuf) dans un communiqué. Ce syndicat, présidé par Patrick Pelloux, « alerte sur la loi d’encadrement de l’intérim médical », qui se traduira selon lui par des « fermetures au mépris des malades ».

À partir du 3 avril, les hôpitaux publics ne pourront plus payer un médecin au-dessus de 1 170 euros brut pour une garde de 24 heures, sous peine de poursuites judiciaires. Le gouvernement entend appliquer une mesure votée en janvier 2016, renforcée par une deuxième loi en avril 2021, mais suspendue depuis pour cause d’épidémie de Covid.

L’intérim coûte « 1,5 milliard d’euros chaque année »

Son entrée en vigueur a le soutien de la Fédération hospitalière de France (FHF), dont le président Arnaud Robinet a encore dénoncé dimanche sur franceinfo les « dérives inacceptables » de l’intérim, qui coûte « 1,5 milliard d’euros chaque année » aux établissements publics.

« On ne pouvait pas continuer comme ça », a-t-il ajouté, se disant « conscient des difficultés » que cela risque de provoquer et demandant si nécessaire « que les préfets puissent réquisitionner les personnels le moment venu ».

Mais des doutes subsistent. Les anesthésistes du syndicat SNPHARE, pourtant favorables à la mesure, estiment ainsi que « mettre le pistolet sur la tempe » des intérimaires ne résoudra pas le problème « sans augmentation de l’attractivité des carrières médicales hospitalières ».

Mêmes « préoccupations » chez les maires de l’Association des petites villes de France (APVF), qui « souhaitent la fin du mercenariat » dans leurs hôpitaux mais réclament déjà « des dérogations circonstanciées » afin d’éviter des fermetures de services début avril.

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