Uranus : les scientifiques aveuglés depuis quarante ans
Et si tout ce que l’on savait (ou pensait savoir) sur Uranus depuis quarante ans était faux ?
C’est l’histoire d’une planète longtemps considérée comme inerte. Tout comme les cinq plus grosses lunes qui orbitent autour d’elle.
Sauf que les rares données sur lesquelles se fondaient les scientifiques seraient peut-être erronées, à cause d’une tempête solaire, annonce la presse anglo-saxonne.
Le quotidien américain The New York Times reprend l’affaire du début.
Tout commence en 1986, lorsqu’une sonde spatiale de la Nasa du nom de Voyager 2 survole pour la première fois la planète.
“Les mesures réalisées par les instruments de la sonde indiquent alors que la planète et ses lunes sont inactives, contrairement à d’autres planètes. Elles montrent aussi une étrange distorsion du champ magnétique qui protège Uranus, qui apparaît écrasé et poussé loin du Soleil”, résume le site de la BBC.
D’ordinaire, le champ magnétique qui entoure la planète (ou magnétosphère) piège les gaz et autres matériaux produits par les océans ou l’activité géologique, explique la BBC.
Or Voyager 2 a trouvé une magnétosphère vide. Ce qui a laissé penser “qu’Uranus et ses cinq plus grosses lunes étaient inertes et inactives”.
“La surprise est alors totale : on n’a rien vu de pareil dans les autres planètes du Système solaire.”
“La magnétosphère,
cette zone protectrice créée
par le champ magnétique,
apparaît dépourvue
de plasma, contrairement
à celles de beaucoup
d’autres planètes.”
Le quotidien américain “The New York Times”
Jusqu’à présent, nos connaissances relatives à Uranus reposaient donc sur ces données quadragénaires.
Sauf qu’une étude publiée le 11 novembre dans la revue Nature Astronomy suggère que le survol d’Uranus a eu lieu lors d’une augmentation exceptionnelle de l’activité solaire.
“Le Soleil était en furie, et de puissants vents solaires ont sans doute dispersé ces matériaux et déformé temporairement le champ magnétique”, retrace la BBC.
Conséquences ? “Depuis quarante ans, nous avons une vision erronée de ce que sont en temps normal Uranus et ses cinq plus grandes lunes”, résume William Dunn, chargé de recherche à l’University College de Londres.