Universités. À Singapour, la fermeture du Yale-NUS College symptôme du “sentiment anti-étrangers”

Le partenariat conclu entre l’université Yale et l’Université nationale de Singapour était censé acclimater dans la cité-Etat l’éducation libérale à l’américaine.

Créé en 2011 sur le modèle américain des universités des arts libéraux, le Yale-NUS College dispensait depuis dix ans un enseignement généraliste à un millier d’étudiants de premier cycle, dont près de la moitié sont étrangers. Mais le 27 août dernier, l’Université nationale de Singapour a soudain rendue publique son intention de mettre prochainement fin à son partenariat avec la prestigieuse université de la côte Est.

Une annonce qui a provoqué “la stupéfaction parmi les étudiants et les enseignants alors que l’année universitaire venait de commencer”, rapporte le Financial Times.

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Yale-NUS avait été lancé dans l’espoir d’acclimater l’éducation libérale à l’américaine – effectifs réduits, proximité des enseignants, incitation au libre débat – “dans une cité-État illibérale connue pour son modèle d’éducation dominé par les examens et l’apprentissage par cœur”, rappelle le journal.

Ce partenariat mettait en lumière l’autre facette de Singapour : “Prospérité, mobilité sociale, stabilité politique et taux d’imposition attractifs pour les entreprises américaines et chinoises ainsi que pour les travailleurs étrangers – et destination privilégiée pour les étudiants internationaux.”

Singapour sur une pente “inquiétante”

L’abandon de ce projet, intégralement financé par l’Université nationale de Singapour, intervient alors qu’un sentiment anti-étranger s’est répandu dans la population locale, alimenté par l’inquiétude et les difficultés économiques. “Ce qui arrive à Yale-NUS est un reflet, dans le domaine de l’éducation, des tensions nationales,

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