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United Airlines mise en cause pour l'éviction brutale d'un passager

NEW YORK (Reuters) - L'évacuation forcée d'un passager d'un vol de la compagnie United Airlines fait scandale aux Etats-Unis et a suscité un tollé sur les réseaux sociaux.

Des vidéos diffusées en ligne par d'autres passagers et devenues virales montrent un homme, apparemment d'origine asiatique, hurler alors qu'on le tire de son siège.

La scène s'est passée sur le vol United 3411 qui devait décoller dimanche de l'aéroport de Chicago O'Hare pour Louisville, dans le Kentucky.

On voit l'homme à terre sur le dos, en train d'être traîné par les mains dans le couloir central, saignant de la bouche, lunettes de guingois et chemise relevée au-dessus du nombril.

C'est la seconde fois en moins d'un mois que United Airlines est critiquée pour mauvais traitement de ses passagers.

Fin mars, deux adolescentes portant des leggings s'étaient vues refuser l'embarquement sur un vol Denver-Minneapolis au motif que ces pantalons n'étaient pas conformes, entre autres, au code vestimentaire des employés.

L'homme criait qu'il était médecin et devait voir des patients le lendemain matin, ont rapporté des témoins.

Dans une lettre au personnel consultée par Reuters, le patron de United Airlines, Oscar Munoz, ne présente pas d'excuses pour la façon dont le passager a été traité dimanche et dit qu'il a "provoqué" les agents chargés de la sécurité.

Il explique que la compagnie aérienne cherchait des volontaires pour quitter l'avion avant d'appliquer le protocole d'éviction obligatoire en cas de sur-réservation.

En pareil cas, une indemnité de 1.000 dollars est proposée au passager refusé, qui est généralement tiré au sort.

"Quand nous nous sommes approchés de l'un des passagers pour expliquer en nous excusant qu'il ne pouvait embarquer, il a élevé la voix et refusé de respecter les instructions de l'équipage", écrit Oscar Munoz.

L'incident a suscité une vague d'indignation sur Twitter, qui a été même relayée jusqu'en Chine, probablement parce que l'homme en question était d'origine asiatique.

On comptait plus de 130 millions de vues sur le sujet sur la plate-forme chinoise Weibo mardi en début d'après-midi.

Oscar Munoz a ensuite finalement présenté des excuses publiques. "Je veux que vous sachiez que nous endossons la pleine responsabilité et que nous allons faire notre possible pour réparer ça".

L'affaire semble préoccuper les investisseurs à Wall Street où l'action United cédait 1,62% à quelques dizaines de minutes de la clôture alors que le sous-indice Dow Jones des transports abandonnait 0,75%.

(Alana Wise avec Angela Moon et Gina Cherelus à New York, Timothy McLaughlin à Chicago et David Shepardson à Washington, Danielle Rouquié et Nicolas Delame pour le service français)