Union européenne : Ursula von der Leyen l’équilibriste

La première présidente de la Commission européenne a pris ses fonctions le 1er décembre. Avec une majorité plus fragile qu’il n’y paraît.

Tout va mieux. Après l’humiliation de son vote de confirmation en juillet, obtenu de justesse à neuf voix près, Ursula von der Leyen a convaincu le Parlement européen : son collège de commissaires, dont Thierry Breton au Marché intérieur pour la France, a été validé avec 461 voix pour (PPE, Renew, sociaux-démocrates), 157 contre (les partis d’extrême droite et d’extrême gauche) et 89 abstentions (les Verts). Un score plus large que celui de son prédécesseur, Jean-Claude Juncker.

« Ce vote dissimule une forte instabilité, estime un député européen du PPE (conservateurs). Les futurs textes ne pourront pas tous être votés sur cette base, comme vient de le prouver le couac sur “l’urgence climatique”. » Mécontents de la formulation qui, selon eux, « confère un sentiment de panique », la moitié des membres du PPE – dont est issue l’ex-ministre de la Défense allemande – se sont abstenus.

Ursula von der Leyen tente de constituer un « groupe de contact », avec des élus des trois groupes principaux

Les accrocs risquent de se reproduire, car le Parlement, désormais tripartite, sera de facto plus divisé. « Ursula von der Leyen multiplie les ouvertures vers les écologistes. Leur appui pourra se révéler plus déterminant qu’auparavant », note un haut fonctionnaire de la Commission, qui mentionne l’arrivée de deux cadres venus des rangs des Verts au cabinet de la présidente. Chez Renew (où siègent les députés LREM), le soutien reste ambivalent : « Si la présidente a le courage de ses convictions pro-européennes, elle trouvera un allié puissant chez nous », a twitté Guy Verhofstadt, un vétéran du camp libéral à Bruxelles.

Un « si » jugé menaçant par la nouvelle équipe, d’autant que l’auteur du Tweet n’a pas pris part au vote de(...)


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