Unilever préfère Rotterdam à Londres pour son siège social

LONDRES (Reuters) - Le conglomérat anglo-néerlandais Unilever a annoncé jeudi son intention de supprimer son siège social de Londres et faire de Rotterdam son seul quartier général.

Pour le gouvernement britannique, cette décision d'Unilever n'est pas liée à la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Le directeur financier d'Unilever est allé dans le même sens dans des déclarations à Reuters. Le Brexit n'a "absolument" pas joué dans la décision du groupe de n'avoir plus qu'un siège social aux Pays-Bas, a déclaré Graeme Pitkethly.

Le fabricant des savons Dove et des glaces Carte d'Or et Magnum avait annoncé l'an dernier un réexamen de sa structure à deux têtes après avoir repoussé une OPA hostile de l'américain Kraft Heinz.

La multinationale annonce également jeudi son intention de restructurer ses activités en trois grandes divisions. Deux d'entre elles, Beauté et produits de soin et Produits ménagers seront basées à Londres, et la troisième, qui regroupera l'alimentation et la boisson, aura son siège à Rotterdam.

Unilever précise que la réorganisation n'affecte pas l'emploi des 7.300 personnes employées au Royaume-Uni. La société continuera à être cotée à Londres, Amsterdam et New York.

Unilever avait indiqué l'an dernier que son resserrement sur une seule entité serait bénéfique pour le groupe et ses actionnaires, notamment parce que cela faciliterait les grosses opérations d'acquisitions, mais le groupe avait reporté sa prise de décision quant à la localisation de son siège, pour tenir compte d'un sujet devenu hautement sensible avec le Brexit.

"Le conseil d'administration estime que le regroupement en trois divisions et la simplification de notre structure sociale créera une société plus souple et plus ciblée avec une plus grande souplesse stratégique en matière de changement d'activités créatrices de valeur", a commenté le président d'Unilever, Marijn Dekkers.

Graeme Pitkethly a précisé à Reuters que le choix d'un siège social unique n'avait "absolument rien à voir" avec le fait de protéger le groupe contre des OPA hostiles.

Le directeur financier du groupe a ajouté qu'il reviendrait aux autorités boursières de décider si Unilever reste dans l'indice Footsie de la Bourse de Londres.

(Kate Holton et Paul Sandle; Danielle Rouquié pour le service français)