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Une vingtaine de harkis promus dans l'ordre de la légion d'honneur

Vingt-six combattants harkis ou représentants d'associations de harkis, ces supplétifs algériens de l'armée française pendant la guerre d'Algérie, ont été élevés dans l'ordre de la légion d'honneur et l'ordre national du mérite sur décision d'Emmanuel Macron, selon le journal officiel publié vendredi. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau

PARIS (Reuters) - Vingt-six anciens combattants harkis et représentants d'associations de harkis ont été promus dans l'ordre de la légion d'honneur et du mérite sur décision d'Emmanuel Macron, selon un décret publié vendredi au Journal Officiel.

Quatre ont été promus au grade d'officier, quinze au grade de chevalier de l'ordre national du mérite et sept au grade de chevalier de l'ordre national de la légion d'honneur, selon ce décret publié quatre jours avant la journée nationale d'hommage aux 150.000 Algériens recrutés comme auxiliaires de l'armée française pendant la guerre d'Algérie (1954-1962).

Des annonces pourraient être faites à cette occasion et s'inspirer d'un rapport remis en juillet au gouvernement qui préconise notamment la création d'un "fond de réparation et de solidarité" de 40 millions d’euros et la "pleine reconnaissance" par le Parlement du sort fait aux harkis via une résolution.

A la fin de la guerre, quelque 60.000 harkis ont été admis en France mais 55.000 à 75.000 autres, selon les historiens, ont été abandonnés en Algérie où ils ont été victimes de représailles sanglantes de la part des nationalistes.

En 2001, le président Jacques Chirac avait reconnu la "dette d’honneur" de la France envers les harkis et fait du 25 septembre la "journée nationale d’hommage aux harkis et autres membres des formations supplétives".

Ses successeurs Nicolas Sarkozy et François Hollande évoqueront respectivement la "responsabilité collective" de la France et la reconnaissance officielle "des responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil inhumaines de ceux transférés en France."

Lors de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait suscité l'émoi des harkis en qualifiant - lors d'un déplacement en Algérie en février 2017 - la colonisation de "crime contre l’humanité".

Le candidat avait expliqué deux mois plus tard dans une interview pouvoir "d’une main reconnaître la souffrance des harkis et des pieds-noirs, et reconnaître celle des colonisés qui ont payé de leur sang l’implantation de l’État français sur leur sol".

La publication du décret survient une semaine après la reconnaissance par Emmanuel Macron de la responsabilité de l'Etat dans la mort "sous la torture" de Maurice Audin, un mathématicien communiste et anticolonialiste arrêté le 11 juin 1957 pendant la bataille d'Alger.

(Marine Pennetier, édité par Yann Le Guernigou)