Une troisième manifestation en solitaire pour la CGT

La CGT organise jeudi sa troisième journée de manifestation contre la réforme, désormais adoptée, du Code du travail sans être parvenue à rassembler les syndicats prêts à rejoindre le mouvement de contestation. /Photo prise le 10 octobre 2017/REUTERS/Charles Platiau

PARIS (Reuters) - La CGT organise jeudi sa troisième journée de manifestation contre la réforme, désormais adoptée, du Code du travail sans être parvenue à rassembler les syndicats prêts à rejoindre le mouvement de contestation.

La CGT a pris la décision d'annoncer une nouvelle journée de mobilisation à l'issue d'une rencontre intersyndicale qui devait permettre aux centrales, la semaine dernière, d'élaborer "une feuille de route" en commun sur les réformes à venir et discuter d'une éventuelle journée d'action.

Les syndicats sont sortis bredouilles de la rencontre, préférant se réunir à nouveau le 24 octobre.

Pour la centrale de Montreuil, il ne fallait pas attendre.

"La CGT considère que le gouvernement n'attendant pas - il n'y a pas de temps mort - il est nécessaire de poursuivre à la mobilisation", a dit Fabrice Angéï, secrétaire confédéral de la CGT, dans une vidéo publiée au lendemain de la rencontre.

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, juge important de continuer à dénoncer une réforme qui revient selon lui à "installer bon nombre de salariés, je pense aux plus jeunes notamment, dans la précarité".

"Or, c'est ce dont souffrent aujourd'hui la jeunesse et le monde du travail", a-t-il dit mercredi sur France Inter.

La décision de la CGT d'organiser une nouvelle journée d'action avait suscité le scepticisme de Stéphane Sirot, professeur d'histoire politique et sociale à l'université de Cergy-Pontoise.

"Pourquoi une nouvelle mobilisation, un mois après (la dernière) et pourquoi la faire en solitaire (...) ? C'est obscur", avait-il dit à Reuters à l'annonce de la manifestation.

"Il n'y a pas intérêt à le faire si la mobilisation s'annonce plus faible que les précédentes", avait-il estimé.

Les deux journées d'action du 12 et du 21 septembre ont réuni respectivement 223.000 et 132.000 personnes dans les rues selon le ministère de l'Intérieur, une faible participation qui est resté principalement militante, selon l'expert du dialogue social.

La CGT comptera tout de même jeudi, comme les fois précédentes, sur l'appui de Solidaires, qui a déposé des préavis de grève dans la Fonction publique, la FSU, et le syndicat étudiant Unef.

"Nous, on appelle à participer, à être actif", a dit mardi à la presse Eric Beynel, le co-délégué général de Solidaires, à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre sur les réformes à venir sur l'apprentissage, la formation professionnelle et l'assurance chômage.

"Mais pour nous, ce n'est pas cette date-là qui est la plus importante (...). Ce qui est important c'est ce que nous déciderons le 24 octobre au soir."

La SNCF annonce un trafic quasi normal. Seuls les TER et les trains intercités devraient connaître de légères perturbations avec un service assuré à 90% et 80% respectivement.

Le cortège parisien s'élancera à 14h00 de la place du 18 juin 1940, à Montparnasse, pour finir à Denfert-Rochereau. Philippe Martinez, lui, manifestera à Marseille dans la matinée.

(Caroline Pailliez, avec Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)