Une trentaine de civils tués dans un bombardement au Nigeria

NIAMEY (Reuters) - Une trentaine de civils ont été tués par une bombe larguée par un avion non identifié sur une localité nigériane proche de la frontière avec le Niger, a-t-on déclaré mercredi de sources militaires. Deux responsables militaires présents dans la ville nigérienne de Bosso, où se massent des troupes du Tchad et du Niger en préparation d'attaques contre Boko Haram, ont indiqué que le bombardement avait eu lieu de l'autre côté de la frontière, dans une village du secteur d'Abadam, dans l'Etat nigérian de Borno. "Nous ne savons pas à qui appartient cet avion. Les victimes sont des habitants qui étaient réunis pour une cérémonie mais qui ont été pris pour des terroristes", a-t-on dit de source militaire. "Une trentaine de personnes sont mortes". Une deuxième source militaire à Bosso, ville à une vingtaine de kilomètres du lieu du bombardement, a confirmé les informations sur cet incident. Boko Haram, qui cherche à créer un émirat dans le nord-est du Nigeria, a tué 10.000 personnes dans la région l'an dernier, et a lancé récemment des attaques transfrontalières, comme dans l'Extrême-Nord du Cameroun ou à Diffa au Niger. Le Nigeria, le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Bénin mettent sur pied actuellement une force conjointe de 8.700 hommes en vue d'une offensive contre Boko Haram, qui semble pâtir de cette coopération militaire croissante. Les forces nigérianes soutenues par des bombardements aériens ont tué plus de 300 combattants de Boko Haram depuis le début de la semaine, lors d'une opération pour reprendre 11 localités à la secte islamiste, a ainsi dit l'armée mercredi. (Abdoulaye Massalaki, Eric Faye pour le service français)